Grand reporter, il sillonna le monde d'abord pour Le Petit Journal, puis pour Excelsior (1919-1922), participa au lancement du Quotidien, mais surtout, il rejoignit Le Petit Parisien en 1923 dont le tirage important ( 1,7 million d'exemplaires) donna un impact considérable à ses articles et aux causes qu'il défendait.
Suivant sa maxime : « Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie », dès son premier grand reportage, Au bagne (1923), à partir d'une observation minutieuse sur le terrain et de nombreux témoignages, il décrivit les conditions de vie des bagnards en Guyane, -ce qui entraîna la fermeture progressive du bagne entre 1936 et 1938.
Intègre et engagé, se vouant corps et âme à donner une voix aux opprimés et aux exclus, ses comptes rendus pour différents journaux provoquèrent des débats sans fin et incitèrent parfois les législateurs à réviser leurs certitudes. Outre le bagne de Guyane, ses grands combats de « redresseur de torts » s’attachèrent à dénoncer les conditions de vie dans les asiles, de celles imposées pendant le Tour de France aux cyclistes «forçats de la route», aux prisonniers de l'armée française en Afrique du Nord, aux Juifs dans les ghettos, aux prostituées en Amérique du Sud (traite des Blanches), aux travailleurs africains qui construisaient les voies ferrées,…Il s’engagea également dans une campagne en faveur de la réhabilitation du forçat évadé Eugène Dieudonné membre de la bande à Bonnot.
En 1932, il partit couvrir la guerre sino-japonaise pour Le Journal . C’était son 53e voyage et le dernier. Il mourut dans l'incendie du paquebot le Georges Philippar qui le ramenait de Chine, après une enquête, ou une mission, dont l'objet resta à jamais mystérieux. A son futur gendre, rencontré à Shangaï, il avait confié qu’il s’agissait de «dynamite», apparemment pour une enquête exceptionnelle : «Il est question d’armes, de drogue, d’immixtion bolchévique dans les affaires chinoises».