Rentré à Paris en 1868, il fonda le Casse-Tête et collabora à divers journaux d'opposition au Second Empire. Emprisonné pour avoir publié un journal non cautionné par l'empereur, le soulèvement républicain du 4 septembre 1870 le délivra.
Mais, au-delà du républicanisme, sa pensée atteignait la critique sociale et, après l'insurrection parisienne du 18 mars 1871, la Commune fut sans conteste une des grandes expériences de sa vie. Elu au comité de vigilance du 18ème arrondissement, il exerça de lourdes responsabilités, sachant allier le sens de l'organisation -, il s’occupa notamment du ravitaillement et de l’assistance à Montmartre-, à l'ardeur révolutionnaire. Il participa à la « Semaine sanglante », au dernier combat, à la dernière barricade le 28 mai 1871.
Ce combat engagé lui imposa plus de huit années d'exil d’où il n'abandonna pas ses activités politiques en correspondant avec tous les chefs socialistes en France. Condamné à mort par contumace en 1874, amnistié en 1879, il rentra à Paris en 1880. Délégué à la propagande par la Fédération des Travailleurs Socialistes, il parcourut la province dont il découvrit les terribles conditions faites aux ouvriers : chômage, bas salaires, règlements draconiens, enfants mourant de faim.
Militant du parti ouvrier socialiste révolutionnaire, c’est sans doute dans les Ardennes qu’il déploya le mieux ses qualités de propagandiste et d'organisateur. Il créa des dizaines de syndicats, des cercles d'études politiques, des coopératives, organisa des centaines de réunions, et mena le combat aux élections législatives de 1888 et 1893 où la fédération des Ardennes le présenta, mais il fut battu. Cette lutte dura six ans durant lesquels, il s’usa, en butte à trop d’oppositions venant du patronat ardennais, de l’Eglise, des journaux bourgeois, des adversaires de tendance, de la police — et même du caractère ardennais — car l’ouvrier se montra parfois rebelle à l’organisation durable comme à l’éducation politique.
En décembre 1894, Clément, « le Vieux », quitta les Ardennes. Employé à la mairie de Saint-Denis, puis collaborateur à la Petite République, il fonda la Librairie de propagande socialiste. Son action courageuse et sa méthode permirent d'éduquer, d'organiser, de défendre les travailleurs et donnèrent naissance à une nouvelle génération de syndicalistes.
La plupart de son répertoire est oublié de nos jours. Cependant, outre Le Temps des cerises, La Semaine sanglante ou Le Capitaine « au mur », saviez-vous qu’il était aussi l’auteur de la fameuse ronde enfantine Dansons la capucine (1868) qui lui provenait de sa grand-mère ? Mélodie qui, sous forme de chanson révolutionnaire, parodique et satirique, reprend le refrain du chant révolutionnaire, La Carmagnole.
Petite comparaison :
Son cortège funèbre, accompagné de 4 ou 5000 personnes, voire plus, le mena jusqu’au cimetière du Père Lachaise où il fut inhumé. Sa tombe s’orne d’un médaillon non signé, entouré, pour partie, d’une branche de chêne et d’une branche de cerisier.