Les menaces d'invasion sur les frontières exigeaient la nécessité de moyens de communication rapides.
Le 12 juillet 1793, Claude Chappe démontra la fiabilité de son système par une transmission de message sur 40 km. Le 4 août 1793, la Convention, convaincue par Lakanal, décréta la création de la première ligne de télégraphe entre Paris et Lille, permettant d'envisager la création des lignes suivantes.
Le 1er septembre 1794, la ligne de sémaphore informa les Parisiens de la victoire de Condé-sur-l'Escaut sur les Autrichiens moins d’une heure après l'évènement. Ce résultat fit alors une grande sensation.
La formation du réseau se fit sous la Révolution, entièrement dictée par l'urgence de la situation militaire.
Mais, faute de crédits, les lignes furent mises en sommeil ou même fermées par Bonaparte fin 1800.
Pour sauver le télégraphe, Claude Chappe chercha d'autres ressources. Entre autres, il eut l’idée de le mettre au service des résultats de la Loterie nationale.
Contesté par des rivaux jaloux, malade, il se donna finalement la mort, à Paris, en se jetant dans un puits.
Après sa disparition, ses quatre frères prirent le relais. La Révolution de 1830 sonna leur disgrâce. Les dernières lignes se firent sans eux. Les nouveaux moyens de communication se profilaient déjà à l'horizon.
Si le télégraphe de Chappe arrêta ses dernières transmissions en France en 1854 ce ne fut pas le cas dans le reste du monde. C’est ainsi que le 27 janvier 2006, la société américaine Western Union, qui était la dernière à l’utiliser, envoya son dernier message. Deux cent quatorze ans après son invention, le télégraphe de Chappe expirait définitivement.
Claude Chappe fut inhumé au cimetière de Vaugirard aujourd'hui disparu. A sa désaffection, ses restes furent transférés dans le tombeau de son frère au Père-Lachaise. Enserrée et bien cachée parmi les tombes de la division 29, celle de Claude Chappe ne peut se confondre avec une autre : un amas de rochers moussus surmonté d’un télégraphe rappelle l’œuvre principale du jeune physicien.
La stèle d’origine fut transportée au central télégraphique de la rue de Grenelle où elle toujours visible dans l'entrée.