Victime des complications d’une intervention chirurgicale, le chantre des étendues sauvages s’éteignit non sans avoir laissé une dernière empreinte de son humour : pour quiconque s’interrogerait sur ses derniers mots, son message était : « sans commentaire » !
Quant à ses instructions pour son inhumation, elles furent à la hauteur de cet activiste écologiste radical. Il voulait être enterré au plus vite. Son corps devait être transporté à l’arrière d’un pick-up. Pas de cérémonies officielles, pas d’embaumement et pas de cercueil…juste un sac de couchage et hop, directement en terre dans un endroit isolé et anonyme du désert parce qu’il voulait que "son corps aide à fertiliser un cactus, une rose des roches ou un arbre".
Comme dernier adieu : un discours simple et bref, un feu de camp et de la musique gaie, des cornemuses, un flot de bière et de boissons en tous genres, des rires, des ébats amoureux, de la viande, des haricots, du chili et qu'on déposât des épis de maïs sur la tombe de ses parents. Il voulait la vie autour de lui.
Enfreignant les lois de l'Etat, ses amis honorèrent ses dernières volontés. Selon leurs témoignages, ils inhumèrent Edward Abbey là où personne ne le trouverait mais placèrent malgré tout une pierre près de la tombe en indiquant simplement :
EDWARD PAUL ABBEY
1927—1989
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