Mais gare à celui qui ne pouvait plus payer car, dans ce cas, le gentil « papa Belhomme » concluait à la guérison du patient qui, faute de refuge, allait mourir sous le couperet. C’est ce qu’on appelait aussi « périr victime d’une économie malentendue »
La liste des pensionnaires qui fréquentèrent la maison est longue et prestigieuse. Parmi eux, citons Mme de Gramont et la duchesse du Châtelet qui durent « partir au bout de six jours et qui finirent par être décapitées ».
Dénoncé malgré tout par deux malades qui se plaignaient du manque de nourriture, Belhomme fut arrêté mais, réussissant à éviter la Conciergerie, il se fit interner à son tour dans une maison du même genre que la sienne. Puis, condamné au bagne pour incivisme et concussion il en revint au début de 1798 et continua à exploiter son établissement.
C’est bien après sa mort que le scandale qui le rendit célèbre éclata.
Un article, paru dans un journal, accusait Belhomme d’avoir été de connivence avec Fouquier-Tinville et d’avoir ainsi profité de la Terreur pour s’enrichir sur le dos de suspects aux poches pleines. Ces accusations ne furent jamais prouvées. Durant les années fastes, Belhomme avait agrandi sa pension en louant un bâtiment voisin, l’hôtel de Chabanais qu’on rasa en 1953. Les spéculations immobilières eurent raison de sa maison en 1973.
Pour les amateurs, je rappelle le film Caroline Chérie dans lequel Raymond Souplex interprète un Jacques Belhomme tout à fait crédible.
Jacques Belhomme fut inhumé au Père-Lachaise où sa tombe existe toujours.