Fille de l’acteur Paul Fargueil, Anaïs était une véritable enfant de la balle. Elle entra au Conservatoire en 1831 et débuta la même année comme chanteuse lyrique avec succès. Mais une maladie lui ayant fait perdre sa voix, elle intégra le théâtre du Vaudeville où elle fit ses premiers pas sur scène en 1836.
Dotée d’une réelle beauté, d’une vive intelligence et pleine d’énergie, elle partit en tournée, rentra à Paris puis repartit sans doute trop longtemps car à son retour dans la capitale en 1851, on l’avait presque oubliée. Au Vaudeville, après quelques difficultés, le succès lui revint passant de la comédie à la tragédie avec une souplesse et un talent reconnu :
Talent souple et capricieux,
Félin, mordant, audacieux,
Plein de soubresauts et de flamme
Parfois aigu comme la lame
Du poignard aimé des bravi !
Grand nom que le public ravi
Acclame !