A l’âge de vingt ans, il se fit admettre à la Cour de Louis XIV comme danseur où il se fit apprécier. Habile courtisan et intrigant, ses dons de musicien lui valurent de recevoir la charge de compositeur de la musique instrumentale dès 1653.
Peu à peu, son influence contribua à faire évoluer le style des danses à la Cour. Bientôt, il s’imposa comme l'un des principaux promoteurs du développement de plusieurs formes de musique qu'il organisa ou conçut : la tragédie en musique, le grand motet, et l'ouverture à la française.
En 1661, il reçut la charge de surintendant de la Musique et était naturalisé.
L’année suivante, il mit fin à une vie privée scandaleuse et se mariant avec Madeleine Lambert, fille d’un musicien de renom. Ce qui ne l’empêcha pas de collectionner des maîtresses mais aussi d’être un bon père de famille avec ses six enfants.
En collaboration avec Molière, il écrivit des comédies-ballets puis inaugura, en même temps que son Académie royale de musique, sa première tragédie en musique : Cadmus et Hermione (1673) souvent considérée comme le premier opéra français digne de ce nom.
Son talent prodigieux permit à ses œuvres de s’imposer malgré les nombreuses cabales ourdies contre lui par ses rivaux qu’il sut éliminer de façon implacable. Rien ni personne ne devait entraver sa gloire et sa relation avec le roi.
On ne saurait oublier le rôle de Louis XIV qui ne fut pas son simple mécène, mais qui sut stimuler le génie du compositeur par ses exigences et ses indications judicieuses. De son côté, Lully n'a-t-il pas un peu participé à en faire le roi soleil ?
Si l’on aime son œuvre on appréciera particulièrement ses opéras qui, contrairement aux comédies-ballets subordonnées à un texte, présentent une unité parfaire de conception où la musique prédomine en soumettant le texte.
Quant à sa musique religieuse, elle mérite mieux que les simples mentions musicologiques qui lui sont accordées : Misere composé pour les funérailles du chancelier Pierre Séguier, etc. Son influence sur toute la musique européenne de son époque fut grande et, par la suite, de nombreux compositeurs, parmi les plus doués, s'en inspirèrent.
Lorsque le roi, tombé malade en 1686, se rétablit, Lully fit chanter, le 8 janvier 1687, un Te Deum de sa composition. Dans le feu de l’action, il se frappa violemment le pied du bout de la longue cane qui lui servait à battre la mesure. En dépit des efforts des médecins, une plaie à l’orteil s’envenima. Sentant sa fin venir, il fit une pénitence pour le moins théâtrale, se faisant déposer sur de la cendre, la corde au cou…Il mourut après une semaine d’agonie.
Jean-Baptiste Lully fut inhumé en la basilique Notre-Dame des Victoires, près de laquelle il habitait et où le rejoignirent sa femme
(† 1720), sa fille Catherine († 1703), ses trois frères Jean-Louis († 1688),
Louis († 1734) et Jean-Baptiste († 1743) - son petit-fils († 1735) ainsi que son beau père le musicien Michel Lambert († 1696).
Le tombeau de Lully de marbre noir, signé Cotton, fut profané à la Révolution et transféré au musée des Monuments Français en 1796 avant de réintégrer l’église en 1817 où on le replaça dans la chapelle Saint Jean, acquise par Madeleine Lully en 1688. Il y resta jusqu’à la Commune de Paris en 1871.
Dès le début de l’insurrection, le curé de la paroisse cacha toutes les valeurs et le trésor dans la sépulture du compositeur. Quand ils l’apprirent, les Fédérés la pillèrent.
Aujourd’hui, non un certain étonnement, en passant de la chapelle Saint-Jean à la chapelle de l’Enfant Jésus, on découvre, au-dessus du cintre de la travée, dans l’entablement, le sarcophage de Lully surmonté de son buste en bronze modelé par Coysevox et accosté de deux pleureurs, sculptés par Cotton. Au-dessous du buste, deux génies : la Musique profane et la Musique sacrée.
Le film Le roi danse de Gérard Corbiau (2000) retrace assez bien le parcours du compositeur.