13 février 2012
FABERGÉ Carl ou Charles (1846 – 24 septembre 1920)
Cimetière du Grand-Jas de Cannes, cimetière protestant, allée 23 (Alpes-Maritimes)
Issu par son père d'une famille protestante originaire de Picardie, la famille avait émigré après la révocation de l'Édit de Nantes. En 1830, elle s’installa à Saint-Pétersbourg où le père de Carl Fabergé ouvrit une bijouterie à la tête de laquelle son fils lui succéda en 1870.
Avec son frère, Agathon, designer talentueux et créatif, la maison Fabergé diversifia sa production en exécutant des bijoux mais aussi des objets fantaisie.
Lors de l’Exposition pan-russe à Moscou en 1882, leurs créations firent sensation. Remarqué par le tsar Alexandre III, Carl en reçut une commande boutons de manchette. Bientôt, les objets de la Maison Fabergé furent présentés à l'Ermitage comme modèlesexemplaires de l'artisanat russe contemporain.
En 1884, Alexandre III lui accorda le privilège d'être le fournisseur de la Cour impériale. Il le resta sous Nicolas II et fut également reconnu auprès des cours d'Angleterre, de Thaïlande, de Suède et de Norvège. La firme fabriquait plus de 100 000 pièces en 1914. Deux autres boutiques s’ouvrirent à Moscou et à Odessa.
Symbolisant le renouvellement de la vie, la tradition d’offrir des œufs décorés à des proches est très ancienne. Cette coutume était particulièrement populaire en Russie.
En 1885, Alexandre III offrit le premier œuf de Pâques Fabergé à sa femme. En émail blanc, il contenait à l’intérieur une poule multicolore en or contenant elle-même une couronne, et dans la couronne un petit œuf en rubis. La tradition fut poursuivie par Nicolas II.
Ainsi se créa cette fabrication d'oeuf à surprise devenue légendaire. En or, cristal ou porcelaine les œufs de Fabergé, véritables chefs-d’œuvre d’orfèvrerie, où le goût du détail rivalise avec la qualité d’exécution, leur fabrication pouvait prendre plusieurs années.
L’œuf « au couronnement » commandé par le Tsar Nicolas II à Fabergé pour son épouse pour Pâques 1897: or, platine, émail jaune à fond guilloché, diamants, rubis et cristal de roche sont à l’honneur.
Nicolas II et deux de ses enfants
Toujours la surprise : célèbre marque de fabrication de Fabergé
Bien que les œufs n’aient représenté qu’une infime partie de sa création, auxquels il consacra tout de même de nombreuses années de sa vie, à l’évocation du nom de Fabergé se sont eux qui nous viennent à l’esprit.
Avec la Révolution de 1917, tandis que Bolchéviques confisquaient les ateliers et leurs trésors, Carl quitta la Russie en septembre 1918. Il mourut deux ans plus tard à Lausanne.
Son épouse s’installa à Cannes où elle décéda en 1925 et fut inhumée.
En 1929, leur fils aîné, Eugène, réunit ses parents dans le cimetière protestant, inclus dans le cimetière du Grand-Jas, où reposent de nombreux Anglais et de Russes émigrés.
La tombe est entretenue par la Fondation Igor Carl Fabergé († 1982), leur petit-fils, qui y rejoignit ses grands-parents. La sépulture est l'une des plus visitées de la nécropole cannoise.
En 1951, la famille Fabergé perdit ses droits sur la marque. En 2007, suite à un changement de propriétaire et de direction, elle fut réintégrée dans la société. Le 9 septembre 2009, la maison Fabergé renaissait de ses cendres avec trois collections haute joaillerie.
© MCP
La tombe de Fabergé se situe sur la gauche. © MCP
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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