Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, sur la demande Iacob Iourovski, le nouveau commandant de la villa, la famille impériale, le Dr Botkine, le valet de chambre Alexei Trupp, la femme de chambre de l'impératrice Anna Stepanova Demidova et le cuisinier de la famille impériale Ivan Kharitonov furent regroupés sous le prétexte de prendre une photo de groupe avant leur transfert dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit jusqu’au sous-sol où ils entendirent alors Iourovski proférer la sentence de mort à laquelle les onze étaient condamnés.
A peine prononcée, le massacre débuta. Mais à la plus grande stupeur des exécuteurs les balles ricochaient sur les poitrines des princesses. Etaient-elles protégées de Dieu ? Cela déclencha l’acharnement des assassins qui achevèrent les survivants à coups de baïonnettes . Malgré cela, tous n’étaient pas morts. Ils furent achevés à bout portant. Un vrai carnage.
Maintenant, il fallait aller très vite. Dehors, le camion attendait pour prendre livraison des corps qu’on jeta dedans avec précipitation. Le véhicule s’enfonça dans la nuit. La famille impériale venait de disparaître de la surface de la terre pour rentrer dans l’une des plus grandes énigmes de l’histoire.
La découverte de 1979 et les exhumations de 1991 et 2007.
Il fallut attendre le 12 juillet 1991 pour que la vérité soit révélée.
En fait, dès 1918 les Blancs avec Sokolov menèrent une enquête qu’ils ne purent achever.
Sous la chape du mystère, les témoignages et les rumeurs allaient bon train. Mais il y avait beaucoup mieux. En 1920, à la demande du soviet de Moscou, Iourovski, qui dirigea l’exécution et les inhumations, avait écrit un rapport détaillé des circonstances entourant la mort des Romanov dans le lequel il décrivit de façon minutieuse le site où il avait enterré les corps et le moyen de le retrouver. C'est grâce à ce document d’archive qu’Alexandre Avdonine et Gueli Rabiov purent découvrir la première tombe en mai 1979. Rien n’avait bougé depuis 1918. Le 30 mai, à 0, 80 mètre, les ossements apparurent.
Mais l’époque n’étant pas propice aux révélations, on leur intima l’ordre de taire leur découverte.
1991. Une ère nouvelle soufflant sur l’ex-empire des Soviets, celui-ci accepta de lever un pan de son passé.
Neuf squelettes furent déterrés. Afin de vérifier qu’il s’agissait bien de ceux de la famille impériale et non pas ceux de bourgeois souvent exécutés à cette époque dans la même forêt, des analyses d’ADN furent effectuées et parlèrent : à 98,5%, il s’agissait bien des Romanov. Et les restes d’Anastasia étaient bien présents mettant un terme définitif, s’il en était besoin, à l’usurpation de la fameuse Anna Anderson.
Et les deux disparus ? C’est l’étude des squelettes qui les identifia. Alexis et Maria n’étaient pas du lot. N’ayant que dix-sept ans au moment du drame, le squelette d’Alexis aurait dû présenter des signes de croissance que l’on ne trouva sur aucun.
La rumeur qui le voulait avoir survécu au massacre était-elle fondée ? Non, et la preuve irréfutable surgit le 29 juillet 2007 quand à soixante mètres de la fosse des neuf corps, on en découvrit une autre contenant les deux corps manquants. En 2008, bien que difficiles à cause du peu de restes, les analyses ADN confirmèrent leur appartenance à la famille impériale.
Grâce à des informations fiables et la persévérance des médecins légistes, on put enfin comprendre ce qui se passa après l’assassinat.