PRADIER, Jean-Jacques Pradier, dit James (1790 - 4 juin 1852)
Cimetière du Père-Lachaise, 24ème division (Paris)
5 janvier 2020
Ville de Lille (1836) et Ville de Strasbourg (1836) © Nella Buscot
-Statue de L’Industrie du palais Brongniart (ancien palais de la Bourse) à Paris
L’Industrie (1851) © Nella Buscot
-les statues de la fontaine de l’Esplanade à Nîmes
Fontaine de l’Esplanade (1851) © Nella Buscot
A sa mort, due à une crise d’apoplexie, lors d’une partie de campagne à Bougival , il laissait une œuvre abondante. Inhumé au cimetière du Père-Lachaise le 9 juin dans un caveau provisoire. La veille, son fils, John, avait acquis à l'emplacement de la future tombe. Dès le jour de l'inhumation, ralliés autour d’Etex, plusieurs de ses anciens et nouveaux élèves manifestèrent leur volonté de lui élever un monument auquel chacun contribuerait sa part. Mais, peut-être influencée par le sculpteur Lequesne, qui signa le buste de la sépulture à venir, la famille refusa le projet en cours.
Projet du tombeau de Pradier par Etex refusé en 1853.
Finalement, en 1857, le monument, dû à l'architecte Garnaud (1796-1861), se présentait ainsi :
Anonyme, L'Illustration du 7 nov. 1857
Et puis à une date indéterminée, mais au plus tard en 1871, les éléments prirent leur place tel qu’on peut les voir de nos jours (sauf la Psyché volée).
Gravure de Jean-Joseph Sulpis:
César Daly, Architecture funéraire contemporaine (1871)
© MCP
Le tombeau se compose :
-d’un buste en marbre, œuvre d'Eugène Lequesne (1815-1887), posé au sommet de la stèle,
-d’une couronne funéraire encerclant une feuille de palmier sur le couvercle du sarcophage,
-et de sept bas-reliefs en marbre. A l’origine ils étaient huit : deux furent volés en 2003 et retrouvés peu après. Le troisième, Psyché, disparu après les deux autres, ne fut pas retrouvé.
© MCP
Revue de détail des sculptures dont s’inspirèrent les élèves du défunt pour son tombeau :
-Sapho (Salon de 1852-Musée d’Orsay) : par Charles Simart (1806-1857) et François-Clément Moreau (1831-1865)
Pradier https://artsandculture.google.com/
Simart et Moreau
-Phryné (Salon 1845-Grenoble) : par Antoine Etex
Pradier
Etex
-Nyssia (Salon 1848-Montpellier) : par Augustin Courtet (1821–1891)
Courtet
-Poésie légère (Salon 1846-Nîmes) : par François-Félix Roubaud (1825–1876)
Pradier
Pradier
Roubaud
-Phidias (Salon 1827-Musée du Louvre) : par François-Clément Moreau
Pradier
Moreau
-Le Cyparisse et son cerf (Salon de 1833-Groupe détruit en 1871 dans l'incendie du palais de Saint-Cloud) : par Hippolyte Ferrat (1822–1882)
Ferrat
-Un fils de Niobé (Salon de 1822-Musée du Louvre) : par Jacques-Léonard Maillet (1823–1894)
Pradier
Maillet
Le bas-relief disparu du tombeau :
-Psyché (Salon 1824-Musée du Louvre) : par Eugène Guillaume (1822-1905)
Pradier
Guillaume (bas-relief disparu)
Parmi les personnes reposant dans cette sépulture, on notera la présence de son fils, Jean-Jacques, dit John Pradier (1836-1912), artiste peintre.
Par ailleurs, de sa courte liaison avec Juliette Drouet, naquit une fille, Claire, inhumée avec sa mère.
Sources principales :
-Étude : Le tombeau de Pradier au cimetière du Père-Lachaise par Douglas Siler https://www.jamespradier.com/Texts/Tombeau%20Pradier.php
-http://www.nella-buscot.com/sculpteurs.php?idsculpteur=scu0019&lng=0
Sculpteur néoclassique influencé par le courant romantique et un art élégant et sensuel, mêlant à la fois
« un art antique » et « un art inspiré de la nature », devenu très en vogue, toute une société de musiciens, poètes, écrivains et politiques fréquentait son atelier. Nul doute qu’il possédait un talent certain, mais on lui attribue aussi une nature brutale et vaniteuse, cherchant toujours à éblouir ses interlocuteurs.
Outre ses sculptures conservées dans divers musées, dont certaines inspirèrent l’ornementation de son mausolée, églises, etc., on lui doit des œuvres plus monumentales, parmi lesquelles :
-Les statues des villes de Lille et de Strasbourg faisant partie du groupe des huit statues, représentant huit villes de France, situé sur la place de la Concorde à Paris.
►Sculpteur français d'origine suisse
Fort jeune, il s’inscrivit à l’école de dessin de Genève avant de rejoindre l’un de ses frères à Paris. Bien plus prometteur que ces prix d’émulation qu’il avait reçus à l’Ecole des Beaux Arts, il remporta le premier prix de Rome (1813), et partit l’année suivante pour la villa Médicis à Rome.
Dès son retour à Paris en 1819, cherchant à établir sa notoriété, il commença à exposer dans les Salons. Nommé professeur à l’Ecole des Beaux Art, il obtint de nombreuses commandes officielles et, avec elles, la reconnaissance.
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par Marie-Christine Pénin
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