Surmontant mille et une difficultés, son potentiel remarqué par ses professeurs, à force de détermination, Rudolf finit par rentrer dans le corps du célèbre ballet du Théâtre Kirov de Leningrad (St-Petersburg) en 1955.
Animé par une volonté de fer, durant trois ans, il repoussa ses limites, travailla inlassablement, répétant toujours et encore entre deux cours les pas qui lui étaient difficiles. A tout prix, il fallait égaler et surpasser les autres.
Puis ce fut la rencontre avec un professeur d’exception, Alexandre Pouchkine. D’un caractère affirmé, il se tailla bientôt la réputation d’un garçon aux mauvaises manières mais que déjà un cercle d’admirateurs entourait. Sa passion de la danse, ses interprétations hors des sentiers battus, la lecture très personnelle qu’il faisait des ballets lui importèrent un succès de plus en plus important.
En 1961, ce fut le grand saut vers la liberté. Profitant de sa première tournée à l’étranger et bien que particulièrement surveillé par le KGB, il obtint des autorités françaises de rester à Paris.
Condamné à l’emprisonnement par contumace en Union Soviétique, pendant des années le transfuge voyagea avec des titres de transport provisoires avant que ne lui soit accordée la citoyenneté autrichienne.
Ayant enregistré un succès personnel spectaculaire avec le Kirov à Paris, il se vit offrir un contrat avec le Grand Ballet du marquis de Cuevas dans lequel il ne resta que quelques mois. Jalonnant sa carrière, Noureev fit des rencontres déterminantes. Celle avec le danseur et chorégraphe danois Eric Bruhn lui permit d’annoncer un nouveau style de danse pour les hommes : ils devaient pouvoir danser d’une façon aussi expressive que les femmes.
Avec Margot Fonteyn et le Royal Ballet de Londres ce fut un lien durable qui jeta les bases de son exceptionnelle carrière.