THÉOT Catherine (1716 – 1er septembre 1794)
D’abord servante au couvent des Miriamiones à Paris, comme Catherine de Sienne, elle s’imposait des jeûnes et entendait des voix.
Troublant l’ordre public à cause de ses prêches qu’elle pratiquait dans la rue, on l’enferma un peu à la Bastille avant de l’expédier trois ans dans un hôpital. Vinrent la Révolution et sa libération.
Pratiquement illettrée, il fut facile de la convaincre que la Constitution civile du clergé était le meilleur chemin pour le retour de l’Eglise à un christianisme primitif.
Se croyant appelée à engendrer le nouveau Messie, Catherine Théot, dite la « la Mère de Dieu », fonda une petite secte à laquelle adhérèrent ceux à qui elle promettait le Salut.
Parmi ceux qui la fréquentèrent de près, on note un certain…Robespierre que la mère Théot déclara sans ambages être le précurseur du Messie lorsqu’il institua l’Etre Suprême.
Robespierre en Jean-Baptiste, il fallait oser y penser !
Cela peut faire sourire aujourd’hui mais, quand il fit organiser sa fête de l’Être Suprême au Champ-de-Mars le 8 juin 1794, bon nombre de Conventionnels eut le sourire crispé. Avec raison, ils voyaient dans l’institution de cette religion d’état le signe précurseur de la dictature.
Aussi quand, le 14 juin 1794, Vadier, dans son réquisitoire contre l’Incorruptible l’accusa d’être un disciple de la « prophétesse » cela pesa lourd, très lourd au point que ce grief joua véritablement un rôle important dans la chute de Maximilien.
Son église dissidente dénoncée, la mère Théot fut arrêtée avec un proche pour « relations avec les ennemis de la France ». Si Robespierre ne pouvait intervenir pour faire libérer ces olibrius pour qui il avait de la sympathie, il sut sans doute retarder les conséquences de leur arrestation, leur permettant d’être oubliés à la Conciergerie.
Continuant à prophétiser à qui mieux-mieux, la mère Théot, s’éteignit quelques mois plus tard dans sa prison. Entre temps, elle avait certainement appris que son Maximilien était loin d’être mort dans la même gloire que son « coreligionnaire » biblique.
Et puis, il y des hasards surprenants. Du fond de sa geôle, elle criait qu’elle ne périrait pas sur l’échafaud et "qu’un événement jettera l’épouvante dans Paris à l’annonce de sa mort". A son dernier soupir, la poudrière de Grenelle explosa faisant des centaines de victimes...
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TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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