Créée en 1715, la Banque de Law eut des débuts modestes qui explosèrent avec les souscriptions auprès de la toute nouvelle Compagnie d’Occident représentant un vaste empire colonial de richesses pour les actionnaires. La Banque devint banque royale. Elle racheta une partie de la dette du royaume à un meilleur taux.
Attisée par la cupidité des grands et de plus petits, la spéculation effrénée alla bon train édifiant des fortunes individuelles hallucinantes. Il est vrai que çà et là on percevait des signes de reprise économique. La Compagnie d'Occident absorba d'autres compagnies coloniales françaises et devint la Compagnie perpétuelle des Indes qui fusionna avec la Banque royale. Le montant des actions grimpa de façon vertigineuse. On le sait, le moindre frémissement d’inquiétude dans un système basé sur la confiance peut en entraîner sa chute.
La machine s’emballa noyée sous le papier dont la valeur se révéla bientôt être supérieur à la valeur du métal, avec un début d’inflation, et reposer sur un système incontrôlé. Et lorsque les plus gros possesseurs de billets demandèrent à réaliser leurs avoirs en or et en argent ce fut la banqueroute de Law et la ruine de gros rentiers pour les principales victimes.
Car, malgré la ruine de certains et la perte de confiance dans le papier monnaie, le système avait permis d’assainir la dette de la France en la faisant prendre en charge par de nombreux épargnants, et de sauver l'économie du royaume. Pour le coup, les petites gens, eux, avaient vu leur condition s’améliorer.
En décembre 1720, John Law, ruiné, fut obligé de s'enfuir du royaume. Sous la protection officieuse du Régent, il se réfugia Venise. La mort de son protecteur, en 1723, le laissa abandonné de tous et presque sans ressources. Il décéda d’une pneumonie.
John Law fut d’abord inhumé dans l’église San Geminiano de la ville. En 1807, dans la cadre de la construction de l’aile napoléonienne de la place Saint-Marc, Napoléon Ier fit démolir l’église où s’installa une salle de bal. La dépouille du bnaquier fut alors transférée dans une nouvelle tombe en l’église San Moisè où elle existe toujours.