Déjà remarqué par son intelligence et sa vivacité, il arriva à Paris en 1791, s’engagea et, dès l’année suivante était sous-lieutenant dans les dragons.
Affecté à l’armée d’Italie, il se distingua par son courage mais aussi par ses frasques et ses abus de pouvoir. Destitué pour comptes frauduleux et absence illégale puis réintégré, il prit part à la bataille de Castiglione (1799).
D’une extrême témérité, ce redoutable sabreur se distingua de nouveau à Montebbello, Marengo et à Loria. Bonaparte, se méfiant de cet extravagant se borna à lui délivrer des armes d’honneur sans lui accorder d’avancement. Compromis dans la sombre affaire Donnadieu, complot contre Bonaparte alors Premier Consul, il fut arrêté en 1802.
A force de solliciter son retour dans l’armée, il obtint une mission à la Martinique (1805) avant d’être expédié à l’armée de Naples.
Sous la protection de Lasalle, un autre sabreur, aussi friand de fantaisies et d’excès que lui et dont il devint le chef d’état-major, il combattit avec panache à Eylau, Guttstadt et Friedland. Son courage força l’admiration de l’Empereur qui le nomma enfin général de brigade et le fit comte (1808)
Il partit pour l’Espagne où , une fois de plus, il se fit remarquer en défendant victorieusement Lugo (mai 1809) avec 1.500 hommes contre 20.000 assiégeants, en pourchassant les guérilleros un peu partout qui lui donnèrent le surnom de « Démon ».
En 1811, à Fuentes de Oñoro, l’infanterie anglaise fit à son tour les frais de son audace.
Mis à la tête d’une brigade de cavalerie légère, il fit une héroïque campagne de Russie et fut promu général de division pour sa charge à Smolensk.
Blessé en chargeant les Russes, il sauva les ponts jetés sur la Berezina pour permettre le passage de l’armée en retraite.
Cependant, en 1813, après d’autres batailles, une altercation avec l’Empereur, auquel il aurait lancé : « Je dis que vous vous perdez, vous et la France », lui valut d’être arrêté.
Rétabli dans son grade lors de la première Restauration, il ne servit pas Napoléon durant les Cent-Jours.
En 1819, appréciant ce personnage haut en couleur, Louis XVIII l’autorisa à rajouter le patronyme de Sarlovèze à son nom et le nomma inspecteur général.
Mort à Paris, François Fournier-Sarlovèze fut inhumé à Sarlat, sa ville natale où la tombe de ce simple fils de cabaretier ne passe pas inaperçue. Elevé en 1859 par ses concitoyens, en forme de pyramide, le monument garde gravés quelques uns des hauts faits de ce soldat exceptionnel.
Il rappelle aussi qu'il fut l'auteur d'un ouvrage, Considération sur la législation militaire (1814), dans lequel il prévoyait le retour de Napoléon de l'île d'Elbe.