Initié très jeune au violon par son père, violoniste à la basilique Saint-Marc, Antonio se révéla rapidement un virtuose de l’instrument. Pourtant, en 1703, il se fit ordonner prêtre.
Handicapé par un asthme qui l’empêchait de dire la messe, il ne renonça pas pour autant à l’état ecclésiastique, continuant sa vie durant à en porter l’habit et à lire son bréviaire ; il était d’ailleurs extrêmement dévot. En parallèle, il donna des cours de violon à l'Ospedale della Pietà où ses talent le firent nommer maître de violon puis maître de composition.
Sa popularité traversa bientôt les frontières italiennes, et en 1711, Vivaldi publia, chez un célèbre éditeur d'Amsterdam, son recueil de douze concertos pour violon "L'Estro armonico" qui remporta un énorme succès. Jean-Sébastien Bach en transcrivit une partie pour claviers. Bach, qui adapta et transcrivit plus d’œuvres de Vivaldi que de n'importe quel autre musicien.
En 1712 et 1713, "La Stravaganza" et l'opéra "Ottone in Villa à Vicenza" furent publiés recevant toujours le même accueil enthousiaste.
Jouissant de la plus haute considération des grands, tout en conservant sa charge à la Pietà, il partit en tournée en Italie, Allemagne, Autriche et aux Pays-Bas. Malheureusement, la majorité des pièces datant de cette période ont désormais disparu.
Nommé maître de chapelle pour le prince de Mantoue en 1718, il quitta sa charge pour une nouvelle tournée à travers toute l'Italie.
Vers 1724, il composa le recueil "Il Cimento dell' armonia e dell' invenzionze", dans lequel se trouvent les célèbres "Quatre Saisons".
Trois ans plus tard, il dédia "La Cetra" à l'empereur d'Autriche Charles VI, puis partit servir le duc de Lorraine François Stéphane, futur François Ier, tout en reprenant son poste à la Pietà. Ces années d'intense activité furent suivies d'une période où l'on ignore ses faits et gestes avant un retour très remarqué en 1733.
En 1738, il fut chargé des exécutions musicales pour le centenaire du Théâtre Schouwburg à Amsterdam, un an avant la publication de "Foraspe".
Au mois de mars 1740, un grand concert fut donné à la Pietà, au cours d’une fête somptueuse, en l’honneur du prince-électeur de Saxe Frédéric-Christian, comprenant plusieurs compositions de Vivaldi. Ce devait être le dernier concert de prestige auquel il participa.
Pour des raisons mal définies, celui qui incarnait le mieux la musique vénitienne décida de tout arrêter. Il quitta la Sérénissime pour Vienne où l'on pense qu' il avait l’intention de participer à une saison d’opéras au Theater am Kärntnertor. Hélas pour notre compositeur, l’empereur Charles IV mourut et son deuil interdisait toute représentation. Vivaldi se retrouva sans protecteur ni resources assurées. Alors qu'il était très attaché à la défense de son intérêt financier, sans le mettre toutefois au-dessus de son amour de la musique, et sans doute victime de sa prodigalité désordonnée, il sombra dans la misère, l’oubli le plus total et mourut. Seul le registre de la cathédrale Saint-Etienne mentionne sa mort dans la maison d'un certain Satler près du Kärntnertor.
Après une messe des indigents en la cathédrale Saint Etienne, une petite sonnerie, six porteurs et six petits choristes l’accompagnèrent fort simplement à sa dernière demeure. Quand la nouvelle parvint à Venise, il n’y eut ni commentaires, ni cérémonies.
Antonio Vivaldi fut inhumé au «cimetière de l’hôpital » (Spitaller Gottesacker), situé près de l’église Saint-Charles-Borromée qui existe toujours.
Abandonné en 1783, le cimetière fut recouvert, à partir de 1818, par l’Université de Technologie (Technische Universität).
Sur un pan de mur, une bien modeste plaque commémorative rappelle que Vivaldi y avait sa tombe.
Ce n’est qu’au milieu du 20ème siècle que son génie sera véritablement redécouvert. Mieux vaut tard que jamais !
Quant aux fameuses "Quatre saisons", elles comptent dorénavant parmi les plus populaires du répertoire classique et sont une des œuvres les plus jouées au monde.