Une des coutumes du conservatoire de Naples était de présenter au public une œuvre dramatique d’un étudiant prometteur. Le terme de jeune prodige serait plus adéquat concernant Bellini. Ainsi eut-il l’occasion de donner son opéra Adelson e Salvini au petit théâtre de son établissement.
Séduit, le théâtre San Carlo, le premier de Naples, lui commanda Bianca e Gernando (1826) dont le succès lui ouvrit les portes de la Scala de Milan qui lui commanda Il pirata (1827), qui connut le même succès et répandit le nom de Bellini à toute l’Italie en lui offrant une indépendance financière.
Tout lui souriait. La straniera (1828) fut encore mieux accueillie que Il pirata. Si Zaira (1829) fut un échec, il rebondit avec son opéra I Capuleti e i Montecchi (inspiré de Roméo et Juliette).
En 1831, il était déjà célèbre quand son opéra, La sonnambula, fit résonner son nom aux quatre coins de l’Europe. Il signait là son premier chef-d’œuvre avant d’enchaîner, la même année, avec un second et le plus connu, Norma.
1833 : Beatrice di Tenda à Venise. Puis, sur l'initiative de Rossini, il fut chargé de composer un opéra nouveau pour le Théâtre-Italien de Paris. Il vint en France et s'installa à Puteaux où il écrivit I puritani (Les Puritains), qui connut un vrai triomphe en 1835. Il n’avait pas encore trente-quatre ans. Comment pouvait-il imaginer qu’il signait là sa dernière œuvre, son dernier triomphe ? Quelques jours plus tard, il mourait d’une inflammation intestinale à Puteaux.
Doué d'un prodigieux génie mélodique, il avait consacré sa vie à la composition en brillant dans la création des mélodies d'une parfaite limpidité. Certains critiques lui reprochèrent une « légèreté » dans l'accompagnement. Il construisit ses harmonies et orchestrations de manière simple, en excellant dans l'expression des sentiments tendres et mélancoliques comme s’il avait continué un même opéra perpétuellement repris et recommencé. Malgré sa courte carrière, ses opéras comptent parmi les plus joués du répertoire lyrique.
Vincenzo Bellini fut d’abord inhumé dans la division 11 du cimetière du Père-Lachaise où sa tombe, de Carlo Marochetti, est restée à l’identique.
Quarante après ses funérailles parisiennes, sa dépouille fut transférée en la cathédrale Sainte-Agathe de Catane, sa ville natale.
Peu avant sa mort, il avait reçu la croix de la légion d’honneur. Sa famille l’offrit à l’évêque de Catane pour qu’elle vienne s’ajouter aux nombreuses autres donations qui ornent la statue de Sainte Agathe, patronne de la ville. Le cercueil ayant servi à transporter son corps de Paris à Catane est exposé au Musée Bellini situé dans la maison où il vécut.