En 1813, les opéras l'Italienne à Alger et La Pie voleuse étaient composés, en 1814 c’était Le Turc en Italie, quant au Barbier de Séville (1816), livret de Beaumarchais, il ne lui fallut que treize jours pour le coucher sur le papier !
Pour autant, son voyage vers la postérité ne fut pas un long fleuve tranquille. La nouveauté de son style musical lui amena de brillants succès mais aussi des échecs retentissants avant de pactiser avec la gloire. Se servant du bel canto, il façonna des mélodies brillantes, que les chanteurs interprétaient avec des effets saisissants et beaucoup d'expression. Grâce aux élancements qui en résultaient, il parvenait à emporter littéralement ses auditeurs, mais aussi les musiciens de l'orchestre, eux-mêmes saisis par la frénésie de sa musique.
Après l’échec de Semiramide (1823) à Venise, il quitta de nouveau l’Italie mais cette fois pour la France. Accueilli avec enthousiasme à Paris, il composa Le Voyage à Reims, écrit à l'occasion du sacre de Charles X et créé au Théâtre-Italien dont il avait pris la direction depuis son arrivée. A partir de 1825, devenu premier compositeur du roi et inspecteur général du chant en France, il ralentit le rythme de ses compositions.
En 1829, la première représentation de Guillaume Tell, qui dura plus de quatre heures, n'obtint qu'un succès d'estime, sans pouvoir atteindre le grand public.
L’année suivante, privé de la protection de Charles X, découragé par les difficultés d'écriture et le manque de chaleur du public, il décida de ne plus écrire pour le théâtre et préféra jouir du luxe qui s'offrait à lui.
Il prenait sa retraite à trente-sept ans...
Homme aux mille facettes, bon vivant, amoureux des belles femmes et de la bonne chère, auteur d'un Livre de cuisine, il avait une table attitrée dans plusieurs restaurants renommés. On raconte que Casimir Moisson, chef de la Maison dorée, lui aurait dédié une de ses créations, le tournedos Rossini.
Son amour des plaisirs explique peut-être pourquoi, malgré sa paresse, ses œuvres lyriques sont les derniers et les meilleurs opéras bouffes italiens, dont la musique est empreinte de bonne humeur et de vivacité
Il composa encore deux œuvres importantes : Le Stabat Mater (1842) et la Petite Messe solennelle (1864).
Il retourna un temps en Italie mais finalement revint à Paris où il mourut dans sa villa de Passy. En dépit de sa longue retraite, il était demeuré l'une des personnalités les plus influentes du monde musical.
Il légua à Paris une partie de sa fortune pour la fondation d'une maison hospitalière destinée aux vieux musiciens.
Sa disparition fut l’occasion de funérailles grandioses si bien relayées par la presse qu’on peut encore en offrir un reportage complet.
D’abord inhumé au cimetière du Père-Lachaise (4ème division), Gioachino Rossini fut transféré en la basilique Santa Croce de Florence en 1887.