Le fait est connu, Emile Zola s’inspira de l’histoire d’Aristide Boucicaut, génial créateur du grand magasin Le Bon Marché et grand philanthrope, pour donner vie à son personnage d’Octave Mouret que l’on retrouve dans Pot-Bouille et bien sûr dans Au Bonheur des Dames.
Fils d’un chapelier de Bellême dans l’Orne, travailleur acharné et doté de la bosse du commerce, Aristide eut aussi la chance de rencontrer Marguerite, sa femme, qui le seconda toute sa vie. De simple vendeur, grâce à son intuition et de bonnes associations, il mit en œuvre une idée de génie : le grand magasin, à l’enseigne du Bon Marché, permettant à la clientèle de circuler librement dans des rayons proposant des assortiments d’articles très variés. De plus, n’oubliant jamais leurs modestes origines, les Boucicaut, tout au long de l’évolution du Bon Marché réalisèrent de multiples contrats sociaux et beaucoup de dons.
Quant à Marguerite, issue d’une famille d’une extrême pauvreté, montée à Paris et se retroussant les manches, sa rencontre avec Aristide transforma sa vie en véritable conte de fée. A sa mort, ayant eut la tristesse de perdre son fils unique, elle rédigea son testament, monument de bienfaisance de trente-deux pages. Parmi le nombre invraisemblable de legs, Marguerite pensa d’abord à l’Assistance Publique dont elle fit sa légataire universelle. C’est pourquoi la tombe des Boucicaut est toujours entretenue par cette administration.