► Facteur et "architecte- sculpteur " français
L’histoire de Ferdinand pourrait se raconter ainsi :
Il était une fois un garçon né dans un petit village de la Drôme à une époque où sa modeste condition rendait la vie bien difficile. Apprenti boulanger pendant une douzaine d’années, il devint officiellement facteur en 1867 et, deux ans plus tard, était affecté à Hauterives, non loin de son village natal.
Bien qu’inventée, il faudra encore attendre plusieurs décennies pour que la bicyclette soit utilisée dans le métier. Alors c’est à pied que Ferdinand parcourait tous les jours les trente-trois kilomètres de sa tournée. Largement le temps d’occuper son esprit à des rêveries comme bâtir
un « palais féérique ».
Un jour d'avril 1879, il tomba à cause d'une pierre. Examinant de plus prés le caillou, il fut saisi par son aspect biscornu et le conserva dans sa poche. Emerveillé par l'étrange beauté des pierres qu'il croisait sur son chemin, Ferdinand commença une collection. Pour son voisinage, le facteur devint alors un être bien étrange qui, durant sa tournée, mettait des pierres en tas et revenait les chercher le soir en s'aidant de sa brouette pour en remplir son jardin.
Sans aucune formation, pierre par pierre, pendant trente trois ans il construisit son rêve qui ne prit le nom de Palais Idéal qu’en 1904.
Ferdinand bâtissant son rêve.
Partie par partie, on peut suivre toute l'élaboration intuitive de notre architecte naïf allant d’une végétation luxuriante qui se répand autour de grottes et d'alcôves, à l'organisation symétrique d'une façade majestueuse.
Ce fut tout d'abord la Source de Vie (1879-1881), un bassin formé autour d’une cascade ; puis une seconde cascade, la Source de la Sagesse (1881-1884) ; le Monument égyptien (1884-1891), un grand temple à la façade symétrique et aux colonnes boursoufflées, qui deviendra le Temple de la Nature ; le Temple Hindou (1891-1895), à la faune et à la flore exotiques gardé par trois impressionnants Géants (1895-1899) représentant César, Vercingétorix et Archimède.
On raconte qu’avoir pétri du pain bien des années auparavant l’aida à sculpter.
Façade ouest. http://acoeuretacris.centerblog.net/6585112-curiosites-palais-ideal-du-facteur-cheval?ii=1
Les trois Géants. http://acoeuretacris.centerblog.net/6585112-curiosites-palais-ideal-du-facteur-cheval?ii=1
http://www.lesauvage.org/2012/11/le-facteur-cheval-heros-du-xxeme-siecle
http://acoeuretacris.centerblog.net/6585112-curiosites-palais-ideal-du-facteur-cheval?ii=1
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Pour faire de son œuvre un témoignage pour les générations futures, il a gravé de nombreuses phrases sur les murs, prenant parfois le visiteur à parti: "tout ce que tu vois, passant est l'œuvre d'un paysan", "à cœur vaillant, rien d'impossible" ou encore "plus opiniâtre que moi se mette à l'ouvrage" ou encore "10 000 journées, 93 000 heures, 33 ans d'épreuves" ont été nécessaires à la construction du palais".
De l'extérieur du cimetière © MCP
© MCP
© MCP
24 juillet 2013
Ainsi, bien au-delà du résultat, qu’on apprécie ou pas, l’œuvre de cet homme simple reste-elle la volonté sans faille de transformer un rêve en une réalité improbable.
Du palais idéal qui deviendrait aussi un tombeau idéal il n’y avait qu’un pas qu’on ne lui laissa pas franchir. N’ayant pas l’autorisation de s’y faire inhumer, Ferdinand se résolut à se conformer aux contraintes légales en se faisant enterrer, le moment venu, dans le cimetière communal, mais en choisissant lui-même la forme de sa tombe.
C'est ainsi qu'à partir de 1914, il passa huit années supplémentaires à charrier des pierres jusqu'au cimetière d'Hauterives et à les assembler, pour former le Tombeau du silence et du repos sans fin, achevé en 1922.
Monument qu’on ne peut rater tant il s’impose avant même d’entrer dans le cimetière.
Hauterives aura bien du mal à surpasser ces deux étonnantes curiosités qui ont fait sa réputation.
© MCP
FACTEUR CHEVAL, Ferdinand Cheval, dit le (1836 - 19 août 1924)
Cimetière de Hauterives (Drôme)
TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX
Dernière mise à jour
au 22 juin 2021
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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