28 juin 1914. Sur fond de climat politique très tendu -issu de rivalités économiques, politiques et coloniales, de conflits antérieurs non résolus, de nationalismes forts, de malentendus diplomatiques, etc.- François-Ferdinand, archiduc-héritier du trône austro-hongrois décida, au titre d'inspecteur général des armées, de se rendre en visite officielle à Sarajevo. Accompagné de son épouse morganatique, Sophie Chotek de Hohenberg (1868-28 juin 1914), malgré les tensions, la population manifesta beaucoup de gaieté et d'enthousiasme. Pendant ce temps, d’autres spectateurs s’activaient autour du couple princier avec un sens de l’accueil bien différent.
Dès leur arrivée, une bombe fut lancée près de la gare faisant une vingtaine de blessés mais la voiture de l’archiduc réussit à passer sans dommage. Selon un témoin, « la bombe n’atteignit pas son but grâce au sang-froid dont fit preuve François-Ferdinand, qui la prit du siège de la voiture et la jeta de ses mains dans la rue.»
Après une réception à l’hôtel de ville, l'archiduc souhaita se rendre à l’hôpital pour voir les victimes de l’attentat. Certains trouvaient plus raisonnable d’attendre que les rues soient dégagées. Faisant fi du danger, François-Ferdinand ordonna de repartir.
A la suite d’une fausse manœuvre du chauffeur, le véhicule princier s’immobilisa quelques instants à la portée immédiate d’un des sept assassins dissimulés le long de leur trajet. Les dés étaient jetés.
Brusquement, l’un d’entre eux jaillit de la foule massée et tira deux coups de feu à bout portant. François-Ferdinand mourut sur le coup et Sophie expira lors de son transfert à l’hôpital. Le meurtrier ? Un jeune Serbe, Gavrilo Princip qui voulait venger les Serbes de l’oppression à laquelle ils étaient soumis.
Soupçonnant immédiatement la Serbie voisine d’être à l’origine de l’assassinat et poussée par Guillaume II d’Allemagne, qui lui conseillait la fermeté en l’assurant de son soutien militaire, l’Autriche-Hongrie réclama vengeance. Un bon moyen d’en finir avec le foyer pro-slave que constituait alors la Serbie à qui elle envoya un ultimatum exigeant de pouvoir enquêter sur place. Le mécanisme infernal, précipité par le jeu des alliances (Triple-Entente contre Triple-Alliance qui divisaient l'Europe) était activé. Depuis plusieurs années, la course aux armements laissait prévoir cette guerre souhaitée par l’Allemagne et dans laquelle tous les protagonistes furent entraînés. Entre ultimatums, déclarations de guerre et mobilisations, la Première Guerre mondiale éclata dans les trois premiers jours d’août 1914.
En 1909, l'archiduc avait fait construire un caveau pour recevoir sa sépulture et celles de sa famille, sous la chapelle Saint Jacques le Majeur du château d’Arstetten où le couple résidait et où il fut inhumé.