Il vivait dans une relative pauvreté quand, en 1889, la naissance de sa fille lui donna la force d’écrire en une vingtaine de jours un opéra qui remporta une vraie victoire lors du concours Sonzogno: Cavalleria Rusticana d'après une histoire de Giovanni Verga.
Représenté en 1890, cet opéra connut un tel succès qu’en moins d’un an Mascagni était célèbre dans le monde entier. Ce triomphe fut étourdissant au point que le jeune compositeur fut alors autant estimé que Puccini si ce n’est davantage.
Cavellieria fut le premier opéra vériste, genre lyrique qui dura de 1890 à 1904, correspondant à un courant littéraire italien de l’époque.
Auteur d’une quinzaine d’opéras -dont les plus célèbres furent : L'amico Fritz (1891) et Iris (1898), considéré comme son meilleur opéra et joué de temps à autre en Italie-, d’une opérette, de plusieurs magnifiques œuvres orchestrales et vocales, ainsi que de chansons et de musique pour piano, il mena aussi une brillante carrière de chef d’orchestre.
Malgré l’accueil enthousiaste des œuvres qui suivirent, Cavalliera, son seul opéra encore joué partout dans le monde, devait malheureusement éclipser la plupart d’entre elles. Comme il devait le dire, il avait été couronné avant d’être roi.
Le cinéma s’empara aussi d’extraits du célèbre opéra : Martin Scorsese dans la bande originale de Raging Bull (1980), Philippe de Broca dans Le Bossu (1997) et bien sûr Francis Ford Coppola dans le Parrain III (1991) où Innegiamo al Signor non é morto sert la grande scène finale tournée à l’opéra de Palerme.
Mais la postérité a aussi retenu un choix politique qui a entaché son image au moment de sa vieillesse. Devenu proche de Benito Mussolini, ce dernier le nomma par décret (1929) parmi les premiers membres de l'Académie d'Italie, créée trois ans plus tôt.
Pietro Mascagni mourut à Rome à l'hôtel Plaza, sa résidence depuis 1927. Le 4 août 1945, ses funérailles romaines rassemblèrent une foule considérable et Radio Moscou lui consacra une minute de silence.
D'abord inhumé au cimetière monumentale del Verano de Rome, en 1951, sa dépouille fut transportée au cimetière de la Miséricorde de Livourne, sa ville natale où sa tombe peut difficilement échapper aux yeux du visiteur...