Pourtant, la Première Guerre mondiale le vit rompre avec ses engagements. En se prononçant pour l'entrée de l'Italie dans la guerre, il attendait une régénérescence globale du pays qui ne vint pas.
Gravement blessé par l'éclatement d'une bombe en 1917, pour lui la guerre était finie. Ce fut l’occasion d’accentuer encore la tonalité ultra-patriotique de son journal Il Popolo d'Italia (Le peuple d'Italie). Le succès de la révolution de 1917 en Russie avait enflammé nombre d'esprits dans les couches populaires et créé une atmosphère favorable aux pires désordres qui explosèrent.
En 1919, au sortir d'un conflit décevant pour l’Italie, Mussolini avait fondé, avec d'anciens combattants et des ultranationalistes, les Faisceaux de combat dont l'objectif était la prise du pouvoir. En 1921, il créa le Parti national fasciste (PNF) et se présenta au pays avec un programme politique nationaliste, autoritaire, antisocialiste et antisyndical, ce qui lui valut l'appui de la petite bourgeoisie et d'une partie des classes moyennes industrielles et agraires.
Le nouveau parti finit par tirer bénéfice de la situation. En toute illégalité et en toute impunité, les groupes paramilitaires issus des Faisceaux, pourchassaient, grévistes, syndicalistes, socialistes et démocrates, que Mussolini rendait responsables de la crise du pays. Le mouvement fasciste était bel et bien en marche avec de plus en plus d’adhérents.
Au bout de trois ans d'une lutte mêlant habilement participation électorale légale et violence qui culmina le 28 octobre 1922 avec la Marche sur Rome, Mussolini devint président du Conseil. .Alors que ses adversaires croyaient à la normalisation du fascisme, après avoir failli chuter (l'affaire Matteotti (mai 1924-janvier 1925) le régime se transforma par étapes en dictature. Installé au pouvoir en 1923, il organisa un modèle d'État totalitaire.
Le Duce en était à ses visées d’expansionnisme quand la guerre d’Espagne lui donna l’occasion d’un rapprochement avec Adolf Hitler et d’un resserrement entre les deux régimes. Subjugué par le personnage, Mussolini voulait lui plaire. Après l’avoir laissé annexé l’Autriche et la Tchécoslovaquie en 1938, il inaugura à son tour la même politique raciale en Italie.
Lors de la Seconde Guerre mondiale le Duce se montra rapidement à la remorque du Führer. À mesure que s'accumulaient ces déboires, au sein même du mouvement fasciste on s'inquiétait de son obstination. En fait, il songeait à une paix séparée, mais n'osait s'en ouvrir à Hitler. Des complots se formèrent et, au cours de la nuit du 24 au 25 juillet 1943, les chefs du parti le sommèrent de remettre ses pouvoirs au roi qui fit arrêter dès le lendemain. Interné dans les Abruzzes, Mussolini fut délivré par un commando de parachutistes allemands le 12 septembre 1943 et, sur l'injonction de Hitler, prit la tête d'une « République sociale italienne », état fantoche qui s'installé à Salo, d’où son nom de République de Salo.
Il en profita tout de même pour faire exécuter les chefs fascistes qui l'avaient destitué en juillet, parmi lesquels son gendre Ciano et tenta vainement de mettre en place un nouvel ordre, plus radical et antisémite que le fascisme d'avant-guerre.
Une des rares conséquences bénéfiques de son régime, et qu’on oublie parfois, est qu’il avait réussi à se débarrasser de la mafia. Mais, pour permettre le débarquement allié en Sicile (juillet 1943), les Américains avaient besoin d’aide sur place. Ils ne trouvèrent pas mieux que de solliciter la mafia américaine pour activer des réseaux en Sicile. Le pouvoir repris, les mafieux ne le lâchèrent plus...
Entre les Alliés et les partisans, l’étau se resserrait sur le Duce qui n’était plus que l’ombre de lui-même, plus pitoyable que jamais. Malgré tout, il profita de la déroute allemande pour tenter d’atteindre la Suisse en se dissimulant dans un convoi allemand avec sa maîtresse Clara Petacci. Mais reconnu à Dongo, il fut arrêté le 27 avril 1945 et fusillé à la hâte le 28 avec Clara, qui refusa de se séparer de lui, dans un petit village de la rive ouest du lac de Côme. Leurs dépouilles, mêlées à celles de hiérarques fascistes abattus à Milan, furent exposées suspendues par les pieds, sur la place Loretto où les fascistes avaient fait fusiller de nombreux partisans.