Avec ses fonds, il prit sur lui d’aider les jeunes les plus pauvres en créant des bourses locales. Très aimé de la population guyanaise, celle-ci poussa "Papa Galmot" à se présenter à la députation en 1919, élection qu’il remporta haut la main.
Insupportable pour les notables locaux, les hommes d’affaires et ses adversaires politiques que son extraordinaire personnalité et son indépendance gênaient et inquiétaient. En achetant une plantation afin de produire du rhum et en organisant une collecte de la production des petits producteurs, il s’aliéna l'hostilité des autres exploitants prêts à tout pour préserver leurs intérêts.
Idéaliste, poète, écrivain de valeur, chercheur d’or, pilote d’hydravion et d’avion (il organisa le tour de France aérien), excellant dans le commerce du bois, des parfums et du rhum, à la tête d’une flotte de quarante-six navires, ses entreprises étaient en Guyane, mais aussi aux Antilles, à Paris et dans plusieurs villes de la métropole.
Si la Première Guerre mondiale lui avait permis d’écouler son rhum, sa fin le laissait avec toute une cargaison payée qu’il ne pouvait plus écouler dans les marchés d’Etat et les grandes sociétés pour les pharmacies, les hôpitaux et les tranchées.
Ces ennemis allaient profiter de sa vulnérabilité et s’acharner sur lui. En 1921, pour se débarrasser de lui, ils le firent accuser d'avoir profité de la guerre et de l'épidémie de grippe espagnole pour stocker son rhum et le revendre ensuite à prix d'or. Galmot réussit à être disculpé mais fut aussitôt emprisonné pour une dette colossale au titre de bénéfices de guerre. Au terme d'un procès à rebondissements, et après une détention de plusieurs mois, ruiné en bonne partie, il retourna en Guyane. En 1924, il se fit voler la députation par un scrutin truqué.
En 1928, à l’occasion de nouvelles élections législatives, la population miséreuse mettait tout ses espoirs en Galmot contre la tyrannie d’une poignée d’hommes avides de pouvoir et d’argent. Galmot les remporta mais mourut brusquement, et de manière suspecte, quelques semaines après la validation des votes par la Chambre des députés. Spontanément, en apprenant sa mort, le peuple se souleva et de violentes émeutes éclatèrent à Cayenne.
Tous les symptômes qu’il présenta avant de mourir laissent penser à un assassinat par empoisonnement. Si l’autopsie de son corps confirma cette hypothèse, l’analyse plus tardive de documents la mit en doute.
Jean Galmot, objet d’un véritable culte, fut inhumé au cimetière de Cayenne, mais sans son cœur qui disparut on ne sait dans quelles circonstances et qui ne fut jamais retrouvé. Depuis son décès, sa tombe est toujours entretenue.
La vie de cet aventurier inspira de nombreux articles et ouvrages, dont « Rhum » de Blaise Cendrars, ainsi qu’un film, Jean Galmot, aventurier (1990), d’Alain Maline.