Après un long un périple en Europe le menant à toutes sortes de rencontres et d’expériences, Blaise Cendrars (de braise et de cendres expliqua-t-il) finit par choisir Paris comme point d’ancrage en 1912. Vivant dans le plus extrême dénuement, fréquentant les anarchistes, le milieu, les bas-fonds, se liant avec les peintres de l’avant-garde et les poètes de la modernité, il fonda la revue Les Hommes nouveaux où il publia ses poèmes, Les Pâques et Séquences. La hardiesse stylistique et rythmique de ses poèmes attira de suite l’attention de ses pairs. Sa forte personnalité, sa faconde, sa verve, ses discours intarissables et sa vaste culture en firent une figure du Paris artistique.
Grièvement blessé en 1915, amputé du bras droit, sa silhouette estropiée légendaire fit bientôt le tour du monde.
Comme dynamisé par ce moignon, son activité et ses réalisations s’accrurent considérablement : écriture, conférences, expositions éditions, voyages, et collabora même à un ballet La Création du monde (1923), écrivit plusieurs scénarios pour Abel Gance, etc. Son œuvre personnelle augmentait : La Guerre au Luxembourg (1916), J’ai tué (1918) Anthologie nègre (1921), …
De retour d’un voyage au Brésil, outre des singes, il en rapporta ses Feuilles de route qui se transformèrent en roman, L’Or (1925), qui remporta un succès considérable suivit d’un autre succès retentissant, Moravagine (1926), drame visionnaire d’un anti-héros.
D’autres écrits et la découverte d’Henri Miller, dont il devint l’ami et qu’il révéla au public français.
Endossant la panoplie de grand-reporter le voilà parti couvrir de grands évènements mondiaux aussi variés que la guerre d’Espagne –pour le journal d’extrême-droite Gringoire-, le grand banditisme ou l’inauguration du paquebot Normandie…
Correspondant de guerre aussi en 1939, il en tira son livre Chez l’armée anglaise (1940) saisi par l’occupant.
Vinrent enfin les grands livres de l’aventure personnelle où se mêlent ses récits autobiographiques et sa mythologie intime : L’Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948), Le Lotissement du ciel (1949).
Ne voyageant presque plus, participant à des émissions radiophoniques, il continuait à beaucoup travaillé et à publier.
Mais victime de deux attaques cérébrales en 1956 et 1958, devenu grabataire, le « Suisse errant », comme l’appelait Max Jacob, s’éteignit après avoir reçu in extremis la seule récompense littéraire officielle qu'il ait obtenue de son vivant : le Grand Prix littéraire de la Ville de Paris.
Blaise Cendrars fut inhumé au cimetière des Batignolles. En 1994, il fut transféré au cimetière du Tremblay-sur-Mauldre où, depuis 1923, il disposait de sa "maison des champs". Sur sa tombe, très simple, une main en bronze, la sienne.