Chargé pendant la Première Guerre mondiale de coordonner, aux Etats-Unis, l’action des Alliés dans le domaine de l’approvisionnement des troupes et des pays belligérants, il constitua une commission interalliée pour le provisionnement du blé, le Wheat Executive.
En 1919, il fut nommé secrétaire général adjoint de la Société des Nations à Genève. Appelé par Tchang Kaï-Chek en Chine pour mettre en place la réorganisation des voies de communication et du réseau ferré, il y resta de 1934 à 1936.
De retour en France, dès décembre 1939, il présida le comité de coordination visant à mettre en commun, depuis Londres, les capacités de production de la France et du Royaume-Uni en vue de coordonner l'effort d'armement, et réussit à convaincre Churchill de l'intérêt d'une union franco-britannique des deux pays avec un seul Parlement et une seule armée. Il prépara avec le général de Gaulle l’appel du 18 juin puis se rendit aux Etats-Unis pour négocier l’achat de fournitures de guerre et persuada Roosevelt de relancer l'industrie de guerre américaine.
Commissaire en mission du Comité français de libération nationale (CFLN), puis du gouvernement provisoire de la République française, de novembre 1943 à septembre 1944, il tenta à Alger un rapprochement entre les généraux de Gaulle –qu’il n’aimait pas- et Giraud dont il était le conseiller économique depuis mars 1943.
Défendant « l’idée européenne » comme facteur de paix et de redressement de l’Europe, ministre du commerce du gouvernement provisoire (1944), il œuvra pour la mise en place de son dessein.
Après la Libération, il créa le Commissariat au Plan pour la reconstruction de l’économie nationale et fut le premier président de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).
Promoteur de l’Europe unie, il anima le Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe dont il considéré comme l’un des fondateurs. Le traité de Rome instaurant le Marché commun entre six pays européens associés fut signé le 25 mars 1957.
Continuant à s’activer, il ne prit sa retraite définitive qu’en 1975 dans le hameau de Houjarray près de Bazoches-sur-Guyonne.
A sa mort, il fut inhumé dans le petit cimetière serré autour de l’église de cette commune où sa tombe n'est plus qu'un cénotaphe.
Le 9 novembre 1988, pour le centenaire de sa naissance (9 nov. 1888), les cendres de ce grand acteur de l’Europe faisaient solennellement leur entrée au Panthéon.