Engagé dans la résistance grenobloise dès 1941, puis dans l’armée d’Afrique avec laquelle il fit un bout de campagne d’Italie, il participa au débarquement de Provence, aux durs combats dans les Vosges et alla jusqu’à Sigmaringen.
Dès la paix signée, il réussit son concours à la Cour des Comptes où il gravit tous les échelons de la magistrature.
A la même période, au début des années 1950, appuyé par Albert Camus, il faisait son entrée dans la carrière des lettres qu’il marqua d’une une œuvre singulière, à la fois très belle et très profonde sur le sens de la nature humaine, sur son engagement et sa place dans le « vivant », couronnée par de nombreux prix et distinctions jusqu’à l’habit vert de l’académicien en 1982.
Dès 1959, il participa en première ligne à l’invention du Ministère de la Culture aux côtés d’André Malraux, et joua un rôle décisif dans la mise en œuvre des mécanismes d’aide et de soutien de l’Etat à l’industrie et à la création de l’art cinématographique et audiovisuel français.
De 1960 à 1998, il signa également une demi-douzaine de court-métrages ou d’adaptations dramatiques pour la télévision.
Grand reporter avec Jules Roy dans la descente du Niger (1956), qui lui inspira La descente du fleuve (1991), il collabora également aux films animaliers de François Bel.
Homme de lettres, de culture et d’action, proche des siens et de tous les hommes, à commencer par les plus humbles et les plus souffrants, il aimait à exhiber un CAP de menuisier passé avec succès entre deux prix littéraires.
Membre exécutif d’Amnesty International en France, il savait engager sa signature pour sauver la vie et l’honneur d’un prisonnier politique quel qu’il fût ou pour dire clairement et fortement son refus et sa détestation de toutes les censures, de tous les actes de barbarie. Un engagement explicitement inscrit à travers les lignes de son roman Coup d’état (2003) qu’il portait en lui depuis longtemps.
Et pourtant ce fut dans la plus grande indifférence et discrétion qu’il mourut à Paris et fut inhumé dans l'intimité familiale au cimetière de Salernes où il possédait une propriété. Sa grande simplicité, que traduit sa tombe, continue à être saluée dans toutes les biographies qui lui sont consacrées.