À la suite de la guerre de 1870, qui vit l’Alsace et la Lorraine rejoindre le giron allemand, des familles résidant dans ces régions choisirent la France où elles vinrent s’installer.
Tel fut le cas de Jean Daum qui, notaire à Bitche (Lorraine), vendit son étude et vint à Nancy en 1876.
La même année, il prêta de l'argent à plusieurs reprises au propriétaire de la verrerie Sainte-Catherine de Nancy, une manufacture qui produisait du flaconnage et de la gobeleterie ordinaire. Celle-ci ne trouvant pas son équilibre financier, en 1878, Jean Daum fut contraint de la racheter et se retrouva à la tête d’une entreprise dont le domaine lui était totalement étranger. Il ne connut pas les premiers succès qui furent longs à venir mais qui allaient faire de la cristallerie une référence mondiale.
Attelés à la tâche, Auguste Daum avec qui il s’était associé, et Antonin, orientèrent la production vers la création artistique. Grâce sa formation à l’École centrale des arts et manufactures et les moyens que lui accorda son frère, Antonin, suivit les traces d’Emile Gallé dans la verrerie Art nouveau. Après avoir commencé par embellir les services de table courants et engagé, en 1893, le talentueux maître verrier Jacques Grüber (1870-1936), la même année les Daum présentèrent un ensemble de pièces à l’exposition universelle de Chicago . Le succès qu’ils y rencontrèrent les propulsa dans le cercle fermé des industries d'art, succès qui ne cessa de se confirmer jusqu’à la consécration avec le premier grand prix de l'exposition universelle de 1900 qu’ils partagèrent avec Gallé.