A force de petits engagements sans salaire, de travail et de persévérance dans des « caf'conc' » de Ménilmontant, qu'il contribua, par ailleurs, à populariser, il finit par se faire un nom qu’on commençait à s’arracher quand éclata la Première Guerre mondiale. Libéré après deux ans de détention, Maurice retrouva la scène.
En 1919, dans une revue londonienne, son charme et son anglais à l’accent bien franchouillard allaient lui ouvrir de nouvelles portes, celles du cinéma. C’est ainsi que non seulement il devint l’un des artistes les plus populaires du music hall français mais aussi, dans les années 1930, un acteur très demandé à Hollywood. Il fut deux fois nommé à l'Oscar du meilleur acteur.
Tout au long de sa carrière, affublé d'un canotier, d'une canne et d'un nœud papillon, il représenta une certaine image de la France, celle du Parisien typique, gouailleur, souriant, désinvolte et charmeur.
De retour en France, il continua à travailler pendant la Seconde Guerre mondiale. Brièvement inquiété en 1945, il renoua très vite avec le succès et continua à alterner tours de chant et cinéma : en France (Le silence est d'or en 1947, Ma pomme en 1950) et à Hollywood, (Ariane en 1957, Gigi en 1958).
Star internationale de son vivant, il est aujourd'hui encore l'un des chanteurs français les plus connus dans le monde. Plusieurs de ses chansons furent de grands succès populaires et appartiennent au "patrimoine national" : Prosper (Yop la boum), Dans la vie faut pas s'en faire, La Chanson du maçon, Ma pomme, Ça sent si bon la France, Ça fait d'excellents Français, Thank Heaven for Little Girls ou encore son dernier enregistrement, la chanson du film Les Aristochats.
Après une ultime tournée d’adieux triomphale à travers le monde (1967), il se retira de la scène en 1968. Vivant mal cette retraite loin d’un public qui l’adulait, dépressif, le 13 décembre 1971, il avala une grande quantité de barbituriques et se trancha les poignets. Hospitalisé, sauvé mais très affaibli, il fut ré-hospitalisé à l'hôpital Necker où il mourut.
Aussitôt, une avalanche d’hommages afflua du monde entier et la presse internationale se fit l'écho de sa disparition. Le président Georges Pompidou salua la mémoire d'une « image de la France » dans laquelle les Français se reconnaissaient volontiers.
Le 5 janvier 1972, en présence de très nombreuses personnalités artistiques et d’une foule d’anonymes, Maurice Chevalier, vêtu de son costume de scène et son canotier posé sur la poitrine, fut inhumé au cimetière de Marnes-la-Coquette où, en 1952, il avait acheté une maison ayant appartenu à Richard Wallace. Sur sa tombe, où l’avait précédé sa mère, Joséphine (1852-1929), surnommée la Louque, une apostrophe : Artisan de France, comme il aimait se définir.