Plébiscité par le public, bien qu’enfermé dans des costumes de roi ou d’officiers, il assuma ces destins hors du commun en s'efforçant de ne pas trop verser dans l'emphase. Il est vrai qu’on lui reprocha parfois son jeu un peu figé et son manque d’aisance peut-être dû au « paradoxe du comédien » qui le contraignait à entretenir l'illusion de la jeunesse et de la grandeur. Mais le succès était toujours au-rendez-vous et force est de reconnaître qu’il fut un excellent Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo (1943) de Robert Vernay.
Pendant seize ans, il tourna sans discontinuer une quarantaine de films sans toutefois perdre cette aura romantique qui finit par le limiter.
Finalement, il abandonna définitivement le grand écran en 1946 pour retourner à ses premières amours, le théâtre, qu’il ne quitta plus.
Bien des années auparavant, les planches du Théâtre du Peuple, créé par Maurice Pottecher à Bussang, l’avait vu esquiver parmi ses premiers pas de comédien. Ce fut dans ce village vosgien, loin des mondanités parisiennes, qu’il poursuivit sa carrière. Considéré comme le fils spirituel de Pottecher, à la mort de ce dernier, il lui succéda à la direction du théâtre en maintenant la tradition voulue par son fondateur. L’allée qui mène au théâtre porte son nom.
Tout naturellement, Pierre Richard-Willm fut inhumé dans le petit cimetière de Bussang. Sa tombe est ornée de son profil en bronze.