Les premières constatations sur place, et par la suite, conclurent au suicide. Problème, et pas des moindres, les documents contenus dans la serviette du magistrat avaient disparu. Que contenait-elle ? Des éléments pouvant menacer de hautes instances, voire le gouvernement déjà mis à mal ? Des révélations plus importantes que celles déjà connues mettant en cause d’autres affairistes ou politiciens corrompus ? On ne le saura jamais et, encore à ce jour, faute de preuves matérielles pour son contraire, la thèse officielle reste le suicide. Celle de l’assassinat, qui avait le soutien de toute la magistrature et d’une partie de la presse, fut ensuite poursuivie non seulement par la police française mais par des journaux qui s’adjoignirent les services de membres de la police britanniques et de détectives privés. Pour la petite histoire, Georges Simenon, déjà célèbre pour son personnage de « Maigret », mena ses propres investigations.
Le premier à être chargé de l’enquête fut l’inspecteur principal Bonny qui, missionné dans toutes les affaires criminelles et politiques depuis plusieurs années, concluait, en mars 1934, à un crime politico-mafieux en désignant trois caïds du milieu. Bonny, celui-là même qui avait officié de façon douteuse dans l’affaire Seznec, qui faisait l’objet de plaintes pour ses méthodes de chantage et de corruption pour lesquelles il fut révoqué de la police en janvier 1935. Celui-là même qui, sous l’Occupation, actif collaborationniste, se rendit sinistrement célèbre.
On passera sur les centaines de témoignages, les éléments mis à l’écart, les expertises et contre-expertises, les affaires dans l’affaire, les zones d’ombre, etc. Internet propose plusieurs lectures de l’affaire pour tenter de se forger une opinion.