LEFÈVRE Jean-Romain (1819 - 1882) et UTILE Pauline-Isabelle (1830 - 1922) : Créateurs de la biscuiterie LU
Cimetière de la Miséricorde de Nantes (Loire-Atlantique)
De par l'importance de son port, Nantes accueillait depuis longtemps des biscuiteries artisanales, puis industrielles, de galettes destinées aux marins.
En 1846, Jean-Romain Lefèvre s'y installa pour reprendre une pâtisserie. En 1850, il épousa Pauline-Isabelle Utile, originaire, comme lui, de Varennes-en-Argonne (Meuse).
Dans son commerce, le couple vendait le fameux biscuit anglais Huntley & Palmers, mais aussi sa propre production dont les recettes, venant de l’est, bousculèrent les habitudes des Nantais habitués aux biscuits anglais ou
de « mer ».
Construisant leur renommée sur la qualité de leurs produits, leurs biscuits de luxe et la constance de leur production, la maison LU, formée par les initiales Lefèvre et Utile, était née. Leur fils, Louis, génie créateur, allait lui donner toute son ampleur en mécanisant la production dans de nouveaux locaux où le célèbre Petit beurre vit le jour en 1886. La société LU, créée l’année suivante, fit passer la société familiale de l’artisanat à l’entreprise moderne. La fameuse Paille d'or à la framboise date de 1905.
Le fameux Petit beurre
En 1897, très attaché à la publicité, Louis fit appel aux plus grands peintres pour illustrer ses affiches. Firmin Bouisset (1859-1925) réalisa le Petit écolier dont la marque s’inspira quatre-vingt-six ans plus tard pour créer le Véritable Petit écolier .
L'affiche...
...et le biscuit
Comme Menier, LU entendait maîtriser tous les éléments qui entraient dans la fabrication de ses produits. L'entreprise possédait sa propre menuiserie, sa ferblanterie, une usine à gaz, une laiterie, une beurrerie, et même un laboratoire d'analyses interne de contrôle des matières premières.
Comprenant que la création était signe de succès, Louis s’ingénia à enrichir la gamme de nouveaux produits en s’inspirant, par exemple, de l’actualité et de grands événements (visite d'un chef d'État étranger en France, seconde expédition en Antarctique de Jean-Baptiste Charcot (1908) , etc.).
A la même époque, LU abandonna la vente en vrac pour le conditionnement dans des boîtes en fer blanc qui avaient l’avantage d'assurer une plus longue conservation et offrait un support idéal pour la réclame.
https://www.dealry.fr/src/boite+lu
Ne cessant de se développer et de s’agrandir, lors de l'exposition universelle de 1900 à Paris, son pavillon s’orna d’un phare de 36 mètres de haut dont le monogramme LU, s’illuminant chaque nuit, était visible depuis l'ensemble de l'exposition. La maison reçut l'unique grand prix décerné à la biscuiterie française, ce qui contribua à sa renommée nationale et internationale.
Reproduction du phare –
Musée du château de Nantes) © MCP
Après un ralentissement consécutif à la Première Guerre mondiale, la troisième génération des Lefèvre-Utile se heurta au conservatisme des pionniers qu’il fut difficile de surmonter avant de connaître sa plus importante mutation avec la quatrième génération.
Dans les années 1960, le marché français, fortement concurrencé, ne permettant pas de s’attaquer à l’exportation, les responsables de la marque optèrent pour des alliances. En 1969, six fabricants fusionnèrent et créèrent le groupe LU-Brun & Associés. A sa tête Patrick Lefèvre-Utile dont la politique ne convenant pas aux autres collaborateurs, la marque LU sortit peu à peu de la famille Lefèvre-Utile. L’aventure familiale se terminait pour se fondre dans l’histoire brutale et parfois douloureuse de différents groupes, même si, malgré tout, LU réussit à préserver son image de marque.
Depuis 2000, l’usine historique de la biscuiterie, désaffectée en 1986 et dont il ne reste plus qu’une des deux tours emblématiques, abrite un centre culturel et une scène nationale connus sous le nom du « Lieu unique ».
© MCP
© MCP
Sépulture des fondateurs © Ouest France
Sépulture de Louis Lefèvre-Utile © MCP
25 avril 2016
Les fondateurs furent inhumés au cimetière de la Miséricorde. Non loin de leur tombe, se trouve la chapelle où repose leur fils, Louis (1858-1940).
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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(ancien cimetière révolutionnaire)
(ancien cimetière révolutionnaire)
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