►Louis-Marie Fouquet de Belle-Isle, comte de Gisors (1732-1758)
Neuss (Allemagne)
Bien que comblé de toutes les faveurs et porté comme sur les bras de la Fortune, au contraire de ses père et arrière-grand-père, il était le parfait exemple du désintéressement et de l’intégrité. Modéré, modeste, appliqué, prudent, il ne semblait amoureux que d’une juste gloire, ce que le destin lui réserva avant sa mort prématurée.
Colonel du régiment royal de la province du Barrois (1745), puis du régiment de Champagne (1749), il fut nommé gouverneur de Metz et du pays Messin (1756), après la mort de son oncle, le chevalier de Belle-Isle, et après désistement de son père. Il fit ses premières armes lors de la guerre de Sept Ans et se distingua dans le comté de Nice, puis à la Bataille de Hastenbeck (1757). Commandant du Régiment Royal-Carabiniers, sous les ordres de l’incapable comte de Clermont, il fut mortellement blessé à la bataille de Krefeld, alors qu’il revenait de la première charge à l’ennemi qu’il n’eût jamais conduite. Intransportable alors l’armée française devant évacuer le camp de Neuss au lendemain de sa défaite, le comte de Gisors, confié aux soins de Ferdinand de Brunswick, y mourut trois jours plus tard à l’âge de vingt-six ans.
Ce furent donc les adversaires qui lui rendirent les honneurs militaires suprêmes en escortant son convoi funèbre de deux escadrons, d’un régiment d’infanterie, de l’artillerie, etc. Seul, son cœur put être rapporté en France.
Si l’on sait qu’il fut inhumé à Neuss, le lieu n’est pas précisé. L’église catholique Quirinus-Münster qui existait déjà ? Une chose est quasi certaine : au regard des circonstances, où que cela soit, son cercueil fut probablement simplement déposé sans aucune signalisation particulière de sa présence.
Cité comme le plus accompli des colonels malgré sa jeunesse, à entendre le concert de louanges qui l’entouraient de son vivant et qui consacrèrent sa mémoire au lendemain de sa mort, on serait tenté de le croire parfait, trop parfait.