Il fit venir des immigrants pour coloniser la campagne ukrainienne et fonda des villes comme Ekaterinoslav, des forteresses comme Kherson, ainsi que plusieurs ports et places fortifiées le long des côtes. Profitant des discordes dynastiques dans le khānat de Crimée, il annexa cette presqu'île à la Russie (1783) et y construisit la ville de Sébastopol où fut basée la flotte de la mer Noire.
Maréchal et ministre de la Guerre (1784), trois ans plus tard, il prépara le voyage triomphal de Catherine dans ces régions.
Ses derniers faits d’armes se rapportent à la seconde guerre contre la Turquie (1787-1791) dans laquel il forma le projet de restaurer l'Empire byzantin et de placer sur le trône impérial le petit-fils de Catherine II, Constantin (1779-1831). Nommé commandant en chef de l'armée, il subit des revers et encourt une semi-disgrâce. Excédé par les intrigues de ses adversaires et surtout du nouveau et dernier favori, le comte Zoubov, il essaya en vain de regagner la faveur impériale.
Malade depuis quelque temps, il demanda à être transporté à Nikolaïev (Crimée), mais décéda au cours de ce voyage. Inhumé en en la cathédrale de Kherson, le fils et successeur de Catherine, Paul Ier, fit disperser les cendres de l’amant de sa mère. Sa tombe est néanmoins toujours visible.
Oscillant entre absolutisme et esprit des Lumières, aimant le luxe et travaillant à son enrichissement personnel, le personnage continue à susciter des controverses. Mais, malgré elles, on ne peut lui retirer sa part de génie et d’avoir été, de tous les favoris de Catherine II, celui qui contribua le plus à la gloire de son règne.
A défaut de connaître le personnage, les non russes conservent peut-être au moins dans leur mémoire le cuirassé baptisé du même nom en son hommage, et devenu célèbre pour sa mutinerie en 1905.