Ainsi Blanche-Neige pourrait-elle être Margaretha von Waldeck (1533 -1554) ou Maria Sophia von Erthal (1729- ?) toutes deux affublées de marâtres peu sympathiques. L’imagination des frères fit le reste et le conte paru en 1812. Parmi leurs contes les plus célèbres on inscrira Cendrillon, La Belle au bois dormant et le Petit chaperon rouge, tous trois revisitant l’œuvre de Charles Perrault, mais aussi Tom Pouce, Hansel et Gretel, Raiponce, etc., sans oublier Le Joueur de flûte de Hamelin évoquant peut-être l’émigration massive d'enfants de la ville d’Hamelin en 1284.
En 1811, Ies deux frères avaient donné un ouvrage sur la Poésie des maîtres chanteurs (troubadours).Commencée en 1806, la collecte de ces nombreux textes tirés du vieux fond germanique, publiés en 1812 sous le titre Contes de l'enfance et du foyer, puis l’édition des Légendes allemandes (1816-1818) constituent une œuvre magistrale qui les rendit célébrissimes.
Mais au-delà de leurs contes, les frères Grimm marquèrent profondément la littérature outre-Rhin. L’histoire de la langue allemande (1848) reste aujourd’hui encore une œuvre fondamentale, comme le fut aussi la rédaction d’un Dictionnaire allemand (1854-1862) dont une partie seulement fut publiée de leur vivant. La grammaire allemande doit à Jacob la loi Grimm (1822) qui établit le principe à partir duquel a pu se développer la grammaire comparée et celui de la régularité de lois phonétiques. Elle explique notamment les correspondances entre les langues germaniques par une mutation des consonnes de l’indo-européen.
Malgré tout, ils n'auraient pas pu publier autant pendant ces années sans encouragements ni protections. Bibliothécaire à Cassel (1816), puis professeur à Göttingen (1829), Jacob fut destitué de son poste (1837) et banni avec Wilhelm parce qu’ils avaient protesté contre le coup d’Etat du roi de Hanovre. De retour à Cassel, ils y restèrent sans emploi jusqu’à ce que le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse les invitât comme membres de l'académie des sciences et professeurs à l'Université Humboldt.
Définitivement installés à Berlin, ils y continuèrent leur travail et y moururent. Wilhelm fut le premier à partir, rejoint un peu moins de quatre plus tard par Jacob.Tous deux furent inhumés au cimetière ancien St.-Matthäus-Kirchhof de Berlin-Schöneberg où des stèles indiquent l’emplacement respectif de leurs tombes qui appartiennent aux « tombes d’honneur » du pays.
Rarement séparés durant leur vie, ils reposent côte à côte. Auprès d’eux furent également inhumés les enfants de Wilhelm, ses fils :