Mais sa notoriété provient surtout des massacres de Septembre 1792 où, tout en étant un peu sur tous les fronts sanguinaires, il institua un simulacre de tribunal à la prison de l’Abbaye. C’est ainsi que pour la postérité Maillard dit « Tape-fort ou Tape dru » devint le « grand juge de l’Abbaye » et le « chef des massacreurs ». Toutefois, sans diminuer l’horreur profonde qu’inspire les massacres de Septembre et la responsabilité de Maillard à l’Abbaye, on peut aussi penser que sans ce semblant de tribunal les victimes eussent été beaucoup plus nombreuses. Ainsi, et entre autres, épargna-t-il toutes les femmes. Si la princesse de Lamballe y avait été incarcérée, elle eut peut-être la vie sauve.
En août 1793, chargé par la Convention de placer des observateurs pour découvrir les démarches des personnes suspectes et étrangères, Maillard lâcha ses sbires dans toutes les directions provoquant partout des arrestations des plus arbitraires et s’empara des valeurs des personnes arrêtées. S’en était trop. La Convention, « Considérant que les pouvoirs illimités donnés au citoyen Maillard sont dangereux et effrayants pour la liberté ; que, d’après ses aveux, il a saisi des effets en or et en argent et une multitude d’objets précieux dont il n’a point rendu compte depuis sa mission», réagit : le 11 octobre son domicile était perquisitionné et Maillard arrêté.
Mais, au bout de vingt-cinq jours, sa santé étant déjà atteinte, il fut libéré sans retrouver ses fonctions. Décrété une nouvelle fois d’arrestation en novembre, sa phtisie galopante le laissa prisonnier chez lui avant de l’emporter au Diable en pleine Terreur.
Au regard de son œuvre, l’idée d’une réhabilitation du personnage est difficilement envisageable. Néanmoins, on pourrait dire que s’il fit beaucoup de mal, il eut pu en faire davantage...
Mais où fut donc inhumé ce mauvais sujet ?
Comme le confirme son acte de décès, il demeurait et mourut au 57 place de la Maison-Commune, actuelle place de l’Hôtel de Ville.
Acte de décès :
« Du 26 germinal an II, décès de Stanislas-Marie Maillard, âgé de 31 ans, natif de Gournay (Seine Inférieure), domicilié à Paris, place de la Maison-Commune (act. Hôtel de Ville), n°57, section des Arcis, marié à Angélique Parrède ».
Au regard de ces éléments, deux cimetières sont le plus vraisemblable pour des raisons de localisation liées à leurs dates d’utilisation : Saint-Jean-en-Grève et Saint-Paul-des-Champs. Sans preuve irréfutable, ces propositions ne sont qu’une hypothèse tout à fait recevable, mais à quand une certitude à supposer que cela soit possible d'en avoir une un jour...Une seule chose est sûre : sa tombe a disparu depuis bien longtemps.
Source principale :
-Stanislas Maillard, l'homme du 2 septembre 1792 : notice historique sur sa vie publiée d'après les documents authentiques entièrement inédits... par Alexandre Sorel (1862)