Son corps fut ensuite abandonné près de son domicile avec un écriteau : « GOA, MADELEINE, BD D’ITALIE, TRAÎTRE A LA PATRIE, ELLE A TOUT AVOUÉ [À ?] GESTAPO ».
Seulement voilà, Max et Madeleine Goa appartenaient au service médical du Front national, et avaient hébergé des juifs et des aviateurs alliés. Les F.T.P. à la mode Saint-Just avaient tué d’authentiques patriotes et résistants…Max appartenait aux Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I.)...
Sans doute un peu gênés, quelques jours plus tard, ils vinrent placarder un avis sur la porte de l’immeuble du couple : « M & MME GOA, PATRIOTES NOTOIRES SONT TOMBÉS VICTIMES DE FAUSSES DÉNONCIATIONS ».
Transportée à l'hôpital Bicêtre, la dépouille de Madeleine fut inhumée au cimetière parisien d’Ivry le 8 septembre 1944. Elle était âgée de 39 ans. Je n’ai pu trouver où le corps de Max fut conservé entre le 25 août et le 20 septembre, date à laquelle il fut inhumé dans une tranchée gratuite au cimetière parisien de Thiais. L’enregistrement de son arrivée ne précise aucune provenance. Les registres de l’institut médico-légal, où les circonstances de sa mort auraient pu le conduire, ne contiennent aucune trace de son passage.
Depuis 1950, Max et Madeleine, enfin réunis, reposent dans une même sépulture.
Bien que reconnus « Morts pour la France », ils n'ont pas eu droit à une plaque commémorative sur les murs de Paris, ni sur leur tombe qui, de surcroît, est anonyme. Comme l’ensemble des immeubles modestes de cette partie de l’avenue d’Italie, le 34 a disparu au profit de buildings et de centres commerciaux.
Quant aux trois F.F.I. qui arrêtèrent les Goa, ils s’avérèrent être des détenus de droit commun évadés de la prison de la Santé qui furent par la suite arrêtés et jugés. Je n’ai pas réussi à les identifier.