Paris ! Encore Paris ! Au regard du nombre d’articles déjà rédigés la concernant, serais-je atteinte de monomanie ? Non, bien sûr que non. Cependant, outre des cimetières gallo-romains et de premiers chrétiens, capitale oblige, depuis plus de 1500 ans, elle a concentré le plus grand nombre de lieux de sépultures et de personnalités qui y furent inhumées. Dans l’article Paris, un gigantesque ossuaire, j’avais déjà évoqué cette centralisation qui expliquait la découverte récurrente d’ossements au cours de travaux divers.
Mais au-delà de considérations « mathématiques », du plus haut Moyen Age jusqu’à la fin du 18ème siècle, l’histoire de la capitale du « royaume très chrétien» s’est aussi construite avec celle des ordres religieux, tant réguliers que séculiers. Jalonnant la Ville de leurs sanctuaires conventuels au fur et à mesure de son développement, ces derniers, victimes des saignées révolutionnaires, spéculatives et urbanistiques, la plupart d’entre eux ont disparu. En établir un inventaire, comme celui des églises paroissiales, et malgré la conservation de quelques beaux corps de pierre, c’est un peu comme constituer une longue nécrologie avec quelques rares vivants en guise de gardiens du souvenir.
Il m’est alors apparu que localiser ces lieux de sépultures sur un plan, ainsi que les nécropoles qui les ont remplacés, serait un bon moyen de visualiser le propos. Toutefois, vu leur nombre conséquent, les indiquer sur un plan global en rendrait la lecture indéchiffrable. J’ai donc opté pour un découpage par arrondissement, ce qui permet, d’un simple coup d’œil, par exemple, de constater que les six premiers arrondissements, formant le cœur historique de Paris, ont détenu des records de surfaces occupées par des couvents, des églises, des cimetières, des hospices, etc., notamment les 4ème* et 5ème arrondissements. Rien d’étonnant puisque, pour mémoire, jusqu’en 1860, Paris ne comprenait que 12 arrondissements de tailles plus réduites que ceux actuels. C’est en 1860 que les communes qui lui étaient limitrophes lui furent rattachées formant ainsi la capitale dans les limites que nous lui connaissons.
*18 édifices, dont il ne reste plus que la cathédrale Notre-Dame et la chapelle Saint-Aignan, se situaient sur la partie de l'île de la Cité rattachée à cet arrondissement. L'autre partie, de surface plus modeste, est rarrachée au 1er arrondissement.