22 juin 2021
JACQUARD Joseph Marie (1752 – 7 août 1834)
Cimetière d’Oullins (Rhône)
Attesté depuis plus de quatre mille ans, l’artisanat du tissage a connu bien des évolutions jusqu’au travail sur des machines de plus en plus complexes. Importé en France depuis l’Italie au 17ème siècle, le métier à la tire permettait de tisser des motifs complexes en soulevant jusqu'à cent combinaisons de fils de chaîne à différents moments. Ces différentes combinaisons étaient attachées à de nombreuses lisses manipulées par des lacs, cordons servant à soulever/tirer un nombre particulier de fils de chaine qu'une deuxième personne devait soulever tour à tour.
Ce travail éprouvant était confié à une main-d'œuvre peu chère, les femmes et les enfants (les tireurs de lacs) qui, grâce à leur petite taille, pouvaient se mouvoir sous les machines. Mais, à la fin du 18ème siècle, à cause du manque de bras, la question du remplacement du tireur de lacs devint centrale.
Métier à grande tire © Paris - Musée des Arts et Métiers – Cnam / © S. Pelly
C’est là que Jacquard intervint. Né dans une famille de tisseurs lyonnais -son père était maître-fabricant en étoffes d'or, d'argent et de soie-, il reçut des rudiments d'instruction et s’intéressa à un autre univers que la soierie.
Monté à Paris pour présenter un métier à faire des filets de pêche à la Société d'encouragement à l'industrie nationale, il en profita pour étudier le métier à tisser automatique de Vaucanson. En 1748, ce dernier avait proposé une mécanique qui permettait de se passer du tireur de lacs aussi bien que du tisseur.
En combinant un système de crochets, des aiguilles et des couteaux, un cylindre et une chaîne de cartons perforés, la machine Jacquard rencontra l’intérêts des fabricants qui lui permirent un rapide développement. La possibilité de la programmer, par utilisation de cartes perforées, fait que ce mécanisme est parfois considéré comme l'ancêtre de l'ordinateur ou au moins de la machine à programmer.
© MCP
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Toutefois, expérimenté à Lyon, le métier Jacquard fut mal reçu par les ouvriers de la soie (les Canuts) qui voyaient en lui une cause possible de chômage. Ce fut l’une des causes de la Révolte des canuts (1831). Il se dit qu’il regretta toute sa vie les conséquences sociales de cette innovation, les enfants devant trouver du travail dans des usines où les conditions étaient plus difficiles.
Cependant, la mécanique à la Jacquard fonctionnait irrégulièrement. Or, chaque défaut de tissage était un manque à gagner sérieux pour le tisseur. C'est un autre mécanicien lyonnais, Jean Antoine Breton (1775-1836) qui, à partir de 1816 , apporta les améliorations pour palier à cette faiblesse. Mais c’est bel et bien « Jacquard » et ses tissus qui traversèrent les siècles jusqu’à nous.
Soutenu par Napoléon, accumulant prix d’honneur et les récompenses, il fut nommé conseiller municipal d’Oullins (1826).
Joseph Marie Jacquard mourut à Oullins où il fut inhumé. Le monument actuel, érigé en 1861, a remplacé la tombe d’origine.
Source principale :
France archives- portail national des archives : texte d’Anne-Laure Carré (responsable du département scientifique du Musée des arts et métiers) 2002
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TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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