Son avancement et sa carrière, jusque-là médiocres, s’accélérèrent brusquement quand il épousa (1701), en secondes noces, Marie-Thérèse Chamillart, fille du secrétaire d’Etat de la Guerre, Michel Chamillart. Promu maréchal de camp, il reçut le commandement de toutes les troupes du roi sur les frontières du Dauphiné et de la Savoie. Il menait une carrière honorable jusqu’au moment où son beau-père, poussé par l’ambition, lui confia le siège de Turin (1706) en mettant à sa disposition un maximum de moyens.
Plus présomptueux qu’expérimenté, dépourvu du talent paternel, La Feuillade repoussa les conseils de Vauban et ce qui devait être une victoire tourna à la catastrophe. Dans la bataille qui suivit, il perdit son artillerie, ses bagages, ses munitions et n’eut plus que la ressource d’une retraite précipitée vers les Alpes. Le désastre de Turin mit fin aux opérations d’Italie de la guerre de Succession d’Espagne. Après sa piteuse défaite, La Feuillade ne reçut plus jamais de commandement. Néanmoins, meilleur courtisan que chef de guerre, sa piètre carrière ne l’empêcha pas d’être fait maréchal en 1724, l’année précédent sa mort qui survint à Marly.
Louis d’Aubusson, duc de la Feuillade fut inhumé au couvent des Théatins où il ne resta aucune trace de sa tombe dans l'église de ce couvent disparu.