Se heurtant à la nouvelle vague, Carné qui réalisa la plupart de ses films en une dizaine d’années (1937-1946) - sans en oublier d’autres parmi lesquels Thérèse Raquin ou Les Tricheurs- vécut encore une cinquantaine d’années en essayant vainement de poursuivre une carrière contre vents et marées dans l’adversité. Son dernier film Mouche (1991) resta inachevé.
Ne me lassant jamais de voir et revoir ses films aux dialogues et aux interprètes magnifiques, je fus bien désagréablement surprise d’apprendre qu’il n’existe qu’une biographie de lui écrite par un …américain !
Dans son livre, Marcel Carné et L’Age d’Or du Cinéma Français, 1929-1945, Edward Baron Turk, écrit : “Les films de Carné corroborent la vision baudelairienne selon laquelle chagrin et mélancolie sont les composantes fondamentales de l’art. Ils confirment que les sentiments de perte, d’exil et d’impuissance peuvent engendrer des œuvres d’une beauté profonde.”
Pas d’autres commentaires, sauf à rappeler pour ceux qui aiment mais qui ne savent pas ou plus:Drôle de drame, Le Quai des brumes, Hôtel du Nord, Le jour se lève, Les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis, Les Portes de la nuit, Les Tricheurs sont signés Monsieur Carné.
Marcel Carné fut inhumé dans cette terre de Montmartre, qu'il habitait depuis longtemps, avec son compagnon le comédien Roland Lesaffre qui fut son acteur fétiche.