Transporté au hameau de la Meilleraye, il reçut le viatique et fut inhumé la nuit même dans le cimetière de Varades en Loire-Atlantique. Pour l’accompagner des torches avaient été allumées.
Cette lumière nocturne se transforma en point de mire pour des Républicains graciés par Bonchamps qui tirèrent sur le cortège funèbre. Doublement funèbre puisqu’ils tuèrent un batelier qui s’écroula sur la tombe du marquis.
Sous la Restauration sa fille, Zoé et son gendre, Monsieur de Bouillé, le firent transporter en l’église de St Florent où il fut inhumé.
Dans le même temps, grâce à une souscription, David d’Angers, reconnaissant du geste magnanime du général qui avait sauvé son père, avait débuté la sculpture de son tombeau. C’est dans celui-ci que repose dorénavant celui qui fut considéré comme le meilleur général de la Vendée. Dans le bas de la commune repose aussi un autre très grand chef vendéen : le généralissime Jacques Cathelineau.
Daté de 1822, le monument en plâtre s’inscrit dans la lignée du néoclassicisme. S’inspirant du fronton du Parthénon d’Athènes, vu à Londres en 1815, l’artiste signa un chef-d’œuvre. La pose générale du personnage rappelle celle du dieu-fleuve Illyssos. Le corps magnifié dégage une impression de puissance souveraine qui acquiert une portée morale. David d’Angers y ajoute une expressivité personnelle qui fraye avec le romantisme : la crispation du visage asymétrique, aux boucles défaites et à la bouche ouverte, a une humanité poignante.
Par cette héroïsation frappante d’une figure présentée seule et nue, dans une attitude décisive avec un geste au sens clair, David atteignait le rôle de « Plutarque sculpteur » dont il rêvait.