Et après ? Exceptionnellement la question pourrait même être : et avant ? – car la sépulture de Bouchardon se perd dans le flou artistique de l’histoire de St-Philippe-du-Roule de cette époque. Pas de chance !
Depuis le 13ème siècle, la léproserie du village du Roule possédait une chapelle qui fut érigée en église paroissiale en 1699. Elle se situait à l’emplacement de l’actuelle église St-Philippe-du-Roule. En 1722, le Roule fut érigé en faubourg de Paris avec son église. En 1739, l'état de l’édifice était si vétuste qu'il menaçait de s'effondrer et fut démoli avant 1762, année de décès de Bouchardon.
L'affaire remonta jusqu’à Louis XV qui s'émut de la situation. En 1741, il donna un terrain de l'ancienne pépinière du Roule, en face de l'ancienne église, pour y construire une église, un presbytère et un cimetière. Pendant ce temps, le service religieux fut transféré provisoirement dans une grange, inondée à certains moments, faisant dire, en 1764, par le curé et les marguilliers que le « lieu tout à fait indécent pour une église et pour une paroisse de Paris qui à cet égard se voit réduite au dessous du dernier village du royaume ».
Pour des raisons techniques (terrain instable), le projet fut abandonné et le terrain ne fut utilisé que pour le nouveau cimetière. Une nouvelle construction fut alors projetée sur l'emplacement de l'ancienne église dont les travaux durèrent de 1774 à 1784.
La question est donc simple : en 1762, Bouchardon fut-il inhumé dans la crypte d’une église détruite, en attendant la nouvelle ? A cette date on ignorait que sa construction serait autant reportée.
En 1957, lors de travaux, on retrouva dans cette crypte des ossements. Les restes de notre sculpteur y étaient-ils ? On ne sait pas, au point qu'un historien spécialisé comme Jacques Hillairet ne l'indique pas pour une raison simple: les documents sur lesquels il appuyait une partie de ses recherches ne cite pas Bouchardon.
Le seul moyen d’en connaître davantage serait d’éplucher les archives pour savoir, plus généralement, où étaient inhumés les défunts de la paroisse à l’époque de son décès, pour ceux qui le furent dans une église. Travail colossal que je ne peux effectuer dans l’immédiat. Le mystère demeure.