Brillant militaire, il continua à défendre le royaume de l’Espagne avec laquelle le pays était toujours en guerre, pourfendant l’ennemi à qui-mieux-mieux en différentes places, Henri IV, en reconnaissance de ses services, érigea sa terre de Biron en duché-pairie (1598) et lui concéda le gouvernement de la Bourgogne.
Manifestement, tous les honneurs dont Henri IV l’avait couvert ne lui suffisaient pas. Prodigue, magnifique mais toujours avide d’argent, le duc retourna sa veste.
Guidé par une folle ambition, trouvant écho auprès de personnages douteux, Biron s’était vendu au roi d’Espagne et au duc de Savoie, ennemis de la France. La conspiration visait au démembrement du royaume !
Biron avait trahi son pays et son roi. Cependant, au nom de leur amitié, le roi pardonna à l’ingrat maréchal. Une fois, mais pas deux. Aussi, quand non seulement l’inconscient persévéra dans son attitude mais nia l’évidence devant des preuves écrites de sa main, et refusa de manifester le moindre regret, Henri IV laissa-t-il, cette fois, la justice suivre son cours.
Le 27 juillet 1602, Biron paraissait devant ses juges mais en l'absence des pairs du Royaume, qui avaient refusé de participer au procès. Le 29, il était condamné à mort pour crime de haute trahison.
Dans la cour de la Bastille où allait voir lieu l’exécution, Biron, négligeant les efforts accomplis par le roi pour le sauver, laissait éclater sa hargne contre lui. On lui mit un bandeau sur les yeux qu’il arracha aussitôt. On l’agenouilla, il se releva, arracha de nouveau son bandeau. Il criait qu’il voulait voir le ciel encore une fois. Biron, pathétique, s’apprêtait encore à retirer son bandeau quand le bourreau leva on épée et lui coupa la tête « si destrement qu’à peine vit-on passer le coup ». La tête roula sur le pavé, rebondit une fois, deux fois.
Cette exécution jeta la consternation parmi les courtisans qui furent nombreux à aller asperger d’eau bénite la sépulture du coupable.