Mais, après d’autres tournages, sa carrière ne décollait pas. Déçu par son manque de succès, il s’installa avec sa femme Maria Pacôme, épousée en 1950, dans le sud de la France pour fabriquer de la poterie. Nouveau désenchantement. Les difficultés financières s’accumulant il regagna Paris où il reprit sa carrière et se sépara de Maria Pacôme.
Cette fois le succès fut au rendez-vous avec Ascenseur pour l’échafaud (1957) de Louis Malle, succès confirmé par Plein soleil de René Clément (1959) où il fit la connaissance d’Alain Delon. En 1963, Louis Malle lui offrit un rôle magnifique d’alcoolique dans Le feu follet qui participa beaucoup à sa célébrité.
Puis, comment oublier ses prestations remarquables dans La piscine (1969) Raphaël le débauché (1971) Mort d’un pourri (1977), etc. ?
On peut déplorer qu’il n’ait pas, parfois, mieux choisi ses metteurs en scène. En eut-il conscience ? Connaissant des périodes chaotiques entre deux succès, imprévisible et entier, l’acteur abusait de l’alcool pour oublier sa mélancolie. Amateur de belles voitures, il collectionnait aussi les conquêtes féminines jusqu’à sa rencontre avec à l’actrice Joséphine Chaplin, l’une des filles de Charles Chaplin.
Quelques écrits vinrent ponctuer son mal de vivre. Il s’essaya à la mise en scène qui lui permis de prouver une intelligence et une culture que l’on soupçonnait déjà chez l’acteur élégant, raffiné mais qui n’emballa pas le public.
Il revint devant la caméra pour, entre autres, Beau-père de Bertrand Blier (1981) et enfin La balance (1982) récompensé par plusieurs Césars. Ce fut son dernier succès. Atteint par la maladie, il s’éteignit à Paris l’année suivante.
Petite anecdote : Il devait à l'origine tenir le rôle d'Omar Sharif dans Lawrence d'Arabie. Mais son refus de porter des lentilles de contact teintées de bleu lui coûta sa présence dans ce chef-d’œuvre.
Maurice Ronet fut inhumé à Bonnieux, magnifique petit village du Vaucluse où il possédait une résidence secondaire. Accroché au sommet du village, le cimetière offre au visiteur un point de vue incomparable sur les plaines et collines du Lubéron.
Sa tombe, en forme de borie, rappelle les traditions pastorales de la région. C’est de cette façon que le village a rendu hommage à cet homme intelligent, profond et émouvant mais dévoré par ses inquiétudes.