Malheureusement, en 1937, victime de l’ostéolyse, une terrible maladie osseuse, il devint invalide. Après la perte de sa maison en 1939, il traina ses souffrances d’hôpital en hôpital, de sanatorium en sanatorium. Alité, isolé, il lia des amitiés avec des êtres qui, jour et nuit, patiemment, savaient écouter: une porte, un oreiller, l'enseigne d'un hôtel furent ses compagnons permanents et compréhensifs. Cette triste et douloureuse période fut aussi la source d’inspiration de certains de ses poèmes à venir : Passager clandestin et Transfert nocturne.
En 1945, s'étant partiellement remis de sa maladie, il commença à écrire en français, sous le nom d'Armen Lubin. Ce fut le début de sa célébrité comme écrivain et poète français : Le Passager clandestin (1946), Sainte Patience, Transfert nocturne (1955), Les Hautes terrasses (1957), et Feux contre feux lui valurent de bonnes critiques ainsi que l’intérêt et l’estime André Dhôtel. Bien au-delà des préoccupations littéraires de chacun, les deux hommes s’apportèrent un soutien mutuel au travers d’une correspondance qui dura de 1949 à 1972. Par une création poétique tendre, souvent gaie et amère, et à l'écoute des êtres les plus faibles, Chahnour transcendait la douleur.
Chahnour fut aussi régent du collège de pataphysique en 1959. Il eut encore le temps et l’énergie de publier : Deux carnet rouges (1967) et Le registre ouvert, deux œuvres dans sa langue maternelle, avant de mourir à l'hôpital de Saint-Raphaël.
Il fut inhumé dans le caveau d'une chapelle arménienne, à l’entrée du cimetière, servant de sépulture depuis 1967 à de nombreux Arméniens comme en atteste la liste des défunts gravée à l’intérieur de la chapelle cernée par la verdure.