Tout en menant sa carrière de professeur en Grèce (1924 à 1928) puis à Provins, André Dhôtel continuait à écrire mais ses rimes ne remportaient pas les suffrages des grands éditeurs. Son premier roman, Campements, parut en 1930.
D’une santé fragile, il fut nommé à Valognes (Manche) où la guerre contribua à son isolement. Sa carrière littéraire ne débuta vraiment qu’en 1943. Désormais, il publia presque chaque année un roman. Il participa à la création de la revue 84. En 1948, son roman David fut distingué par le Prix Sainte-Beuve.
1955. Enfin la consécration avec Pays où l’on n’arrive jamais qui lui valut le Prix Fémina. Le succès important et durable de ce roman attira sur lui l’attention, longtemps mitigée, des critiques. Les publications se multiplièrent.
Il quitta définitivement l’enseignement en 1961 et reçut successivement le Grand Prix de Littérature de l’Académie Française et le Prix National des Lettres (1974-1975). Plusieurs auteurs bénéficièrent de son soutien parmi lesquels Armen Lubin.
Auteur prolixe, l’année 1984 fut particulièrement fertile : parution d’un gros roman, Histoire d’un fonctionnaire, d’un recueil de nouvelles, La Nouvelle Chronique Fabuleuse, d'un livre d’entretiens, L’Ecole Buissonnière, L’Honorable Monsieur Dhôtel, et de trois rééditions en collections de poche.
Quelque peu éclipsée par le succès de Pays où l'on n'arrive jamais, mise à l’écart des grandes routes littéraires, son œuvre abondante et singulière serpente dorénavant dans les petits chemins de traverses qu’emprunte encore un public fidèle. Dommage, car ce "créateur du plus étrange de nos univers romanesques", selon François Mauriac, savait exprimer un merveilleux proche du quotidien dans lequel le rapport à la nature prend toute son importance.
André Dhôtel mourut à Paris, un an jour pour jour après la disparition de son épouse Suzanne. Il fut inhumé à Provins où il possédait une résidence familiale depuis de nombreuses années. Sa tombe reflète la simplicité qu’aimait cultiver cet écrivain discret.