Jolie et pourtant d’excellente famille, on disait que sa mère avait déjà partagé le lit du prince héritier et qu'elle avait su préparer la petite à un semblable destin.
Maria tomba amoureuse de Rodolphe dont elle essaya d’attirer l'attention par tous les moyens. Elle sollicita l'aide de la comtesse Marie-Louise Larisch von Moennich, cousine germaine de Rodolphe et intermédiaire de premier ordre, dont elle se servit pour faire parvenir une lettre au prince qui lui accorda un rendez-vous à l’automne 1888. Elle devint sa maîtresse. Pensait-elle naïvement que Rodolphe souhaitait se suicider à cause de leur amour impossible ?
Après la tragédie, sans enquête judiciaire, ses oncles furent sommés de débarrasser le corps de Mayerling et de l’inhumer le plus discrètement possible. La dépouille de la jeune femme fut amenée dans un cimetière cistercien à quelques kilomètres de Heiligenkreuz, petit village de la forêt viennoise, tout près de Mayerling. Dans sa dernière lettre adressée à sa mère, Rodolphe avait demandé à partager sa sépulture avec "cet ange de pureté".
Persuadant les moines que la mort résultait d’un acte de démence, ceux-ci acceptèrent un enterrement en terre consacrée. Cette version fut maintenue jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Sa mère, dont la présence avait été interdite lors de l'inhumation, fit au mois de mai déplacer la sépulture un peu plus loin.
En 1946, les troupes soviétiques occupaient le terrain. Peut-être dans l’espoir de trouver des bijoux, des soldats brisèrent sa pierre tombale et profanèrent sa sépulture. L’acte ne fut découvert qu’en 1955 après que les Russes aient quitté l’Autriche. Les moines repérèrent alors la tombe avec un petit morceau de squelette.
En 1959, Holler, un jeune physicien accompagné d’un membre de la famille et de spécialistes inspectèrent les restes dont le crâne qui présentait un traumatisme pouvant provenir d’un impact de balle.
En fait, Holler cherchait retisser le fil de l'histoire de la version officielle. Deux balles avaient trouvées alors qu'une seule aurait servi (Voir l'article sur Rodolphe). Il compara l’état de la relique au rapport du nonce papal de l’époque conservé dans les archives du Vatican. Le manque de preuve médico-légale d'une mort par balle lui fit avancer l’idée que Maria était morte accidentellement d’un avortement et que Rodolphe s’était suicidé après.
On ré-inhuma Maria. Mais en 1991, Helmut Flatzelsteiner, un négociant en meubles obsédé par l’affaire de Mayerling, fit exhumer les restes de nuit afin de les soumettre à expertise payée par ses soins qui eut lieu en février 1993. L’état de désintégration du crâne ne permit pas aux experts d’affirmer une mort par balle ou par un autre traumatisme.
Puis, il tenta de vendre son histoire et les morceaux du squelette de Maria à un journaliste du Kronen Zeitung ! La police s’en mêla et Flatzelsteiner rendit son butin qui fut déposé à l’Institut médico-légal de Vienne pour plus amples analyses. Une fois de plus, aucune conclusion ne put être fournie.
L’obsédé ne fut pas poursuivi et Maria von Vetsera retrouva enfin sa tombe le 28 octobre 1993 où elle devrait continuer à reposer en paix et conserver son mystère : morte d'amour ou victime collatérale d'un assassinat ?