Pour trouver une indépendance financière, il acheta un taxi à Paris et fit le chauffeur durant trois ou quatre ans ce qui lui valut, par la suite, d’être surnommé « le chauffeur de taxi qui chante ».
A ceux de ses clients qui affichaient grise mine et qui s’épanchaient, Perrin leur lançait une petite phrase toute faite : « Tout ça ne vaut pas un clair de lune à Maubeuge »…
Cette expression ne tomba pas à côté de l’oreille d’Aimée Mortimer, animatrice de l’émission télévisuelle L’Ecole des vedettes. Surprise autant que touchée par ce chauffeur- chanteur, elle l’invita à venir la voir. Sous le parrainage d’Annie Cordy, Perrin enregistra un disque dont le titre « Tout ça ne vaut pas… » fut écrit dans une telle précipitation qu’il combla le manque de paroles par des « non, non, non, non, non, non ». Le succès fut immédiat et il existe plus d’une centaine de versions de ce super tube.
Nous étions en 1962. La même année, un film portant le même titre et inspiré de la vie de l’auteur, rassembla plusieurs vedettes dont Bourvil qui fut l’un des grands interprètes de la chanson.
« Le clair de lune » resta cinq mois dans le Top 10 et un peu plus de huit mois dans le Top 100 entre 1962 et 1963.
Mais avec l’arrivée du rock’n roll et du twist le rythme s’accéléra, évinçant petit à petit les spectacles
« Revues » et les artiste de music-hall traditionnels dont Pierre Perrin était issu. Les disques qui suivirent ne marchèrent pas. Abandonné par le succès, il ne refit jamais surface.
Il mourut après une longue et douloureuse maladie.
Pierre Perrin fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Sur sa tombe...la reconnaissance de Maubeuge.