Berthe fut répudiée et assignée à vie dans la forteresse de Montreuil-sur-Mer, cité qu’elle avait apportée en dot. Pendant ce temps, Philippe tomba amoureux d’une autre Berthe, Berthe de Montfort. Réduite au dénuement le plus complet, son infortune excita la compassion des habitants de la cité et des environs et les enfants s'adressèrent à la charité afin de procurer quelques soulagements à la souveraine si boine et si divane. Ce fut dans ces conditions que la malheureuse mourut et qu’elle fut inhumée sans la moindre distinction.
Soulagé, Philippe Ier put enfin prétendre à faire reconnaître officiellement son union avec Bertrade.
Il est toujours exaspérant de trouver des dates de décès qui furent obligatoirement notées dans des registres ou des chroniques - sinon qui s’en souviendrait ? - et de ne pas trouver son pendant naturel : le lieu d’inhumation.
C’est exactement le cas pour Berthe de Hollande. Personne ne sait, avec certitude, où la reine déchue et recluse fut inhumée. On doit se contenter de suppositions logiques.
Au regard de la compassion que lui portait la population de Montreuil, on peut imaginer qu’on eût pitié de sa dépouille mortelle et qu’elle trouvât sa dernière demeure en lieu consacré et convenable près du château de Montreuil.
Trois possibilités se présentent :
- L’église de Montreuil-sur-Mer servant de paroisse à l’époque,
- L’abbaye royale Sainte-Austreberthe fondée au 9ème siècle qui était une abbaye de femmes,
- L'abbatiale Saint-Saulve, fondée au début du 10ème siècle, qui semble avoir la préférence.
Si c’est le cas, remanié aux 12ème et 13ème siècles, l'édifice actuel n’a pas conservé la trace d’une sépulture qui, au demeurant, dut être fort modeste.
Des cinq (?) enfants qu'elle donna à Philippe Ier, on notera surtout
► Constance (v. 1078 – v. 1125) qui épousa Hugues Ier de Champagne, puis Bohémond Ier d’Hauteville prince d’Antioche.