Marquée par le même traditionalisme, sa pensée politique en fit le défenseur d’un patriotisme, que Maurras qualifiait lui-même de « nationalisme intégral » et qui repose sur la condamnation sans appel des erreurs commises depuis la Révolution, le rejet de tous les principes démocratiques, jugés contraires à l’inégalité naturelle, le retour enfin à une monarchie héréditaire.
Son militantisme devait le conduire à créer le groupe des néo-monarchistes et à fonder, en 1899, la revue de L’Action française. Militant en faveur du catholicisme comme principe d’ordre social, mais agnostique par convictions personnelles, Maurras allait s’attirer les foudres du Vatican qui, après les pressions exercées par les autorités religieuses françaises, mit à l’index plusieurs œuvres de l’écrivain singularisées par leur extrémisme.
Il eut une grande influence sur une partie de la jeunesse, celle qui se groupa dans le mouvement des Camelots du roi.
Charles Maurras, qui avait dénoncé dès après la Première Guerre mondiale l’insuffisance du traité de Versailles et condamné, par anti germanisme, la politique de rapprochement avec l’Allemagne menée par Aristide Briand, devait cependant, par crainte de la menace communiste, approuver les accords de Munich et se faire le défenseur, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, des thèses pacifistes.
En 1940, il saluait comme une « divine surprise » l’arrivée du maréchal Pétain au pouvoir. Pendant l’Occupation, il se fit, avec toute sa vigueur polémique, l’apologiste du gouvernement de Vichy et l’inspirateur de la politique de Collaboration.
En 1945, il fut condamné par la haute cour de justice de Lyon à la réclusion à perpétuité et à la dégradation nationale. Anti dreyfusard, Maurras commenta sa condamnation par une exclamation
célèbre : « C'est la revanche de Dreyfus ! »
Il fut interné à Riom, puis à Clairvaux. En 1952, sa santé déclinante le fit admettre à la clinique de Saint-Symphorien-lès-Tours, où il mourut.
En 1938, il avait été élu à l’Académie française. Néanmoins, il ne fut pas radié après sa condamnation: son fauteuil fut déclaré vacant et ne fut attribué qu’après sa mort.
Charles Maurras fut inhumé dans la chapelle familiale du cimetière de Roquevaire dans laquelle une plaque rappelle qu'il fut académicien et chef du mouvement Action française. La tombe n'est pas indiquée.
Son coeur fut enterré dans la terre de la villa de sa mère, chemin de Paradis à Martigues, villa que l'on considère comme la sienne.